L'IA a le vent en poupe et les entreprises l'ont bien compris. France Digitale et Sopra Steria ont dévoilé cette semaine leur observatoire des 590 start-ups spécialisées dans l’intelligence artificielle, tiré de questionnaires diffusés lors du premier trimestre 2023 et complété par des sources publiques (Crunchbase, Dealroom). Cette cartographie, mise à jour depuis sa dernière publication en novembre 2021, se concentre exclusivement sur les start-ups dont le siège social est basé en France, qui n’ont pas réalisé de sortie (pas d’introduction en bourse ni de rachat) et dont la proposition de valeur est centrée sur l’IA. A travers ce travail, l’objectif est de montrer l’intérêt croissant des entreprises et des investisseurs pour cette technologie. A ce jour, 50 % des entreprises référencées sont déjà rentables ou envisagent de l’être. Les levées de fonds sont aussi en augmentation avec un montant doublé par rapport à 2021 pour atteindre 3,2 milliards d’euros de fonds levés depuis leur création.
Si l’on s’intéresse aux montants levés, on note que plus des 2/3 des entreprises d’IA lèvent jusqu’à 500 000 euros. Elles sont seulement 24 à réunir entre 2,5 et 10 millions d’euros de financement. On observe une légère hausse du nombre d’entreprises – 84 – qui lèvent 10 à 100 millions d’euros. Enfin, 36 entreprises ont levé 100 millions d’euros et plus. Ces levées ont lieu majoritairement dans les premiers tours de financement – pre-seed, seed et série A – montrant l’importance d’un tel financement pour se lancer sur le marché. Sur l'année écoulée, 25 % d’entre elles ont levé des fonds.
Des usages dans des secteurs variés sur l’ensemble du territoire
Un intérêt qui se caractérise par une intégration de l’IA dans tous les secteurs. « Si 20 % des start-ups développent des IA appliquées à tous les secteurs, les 80 % restantes appliquent ces technologies à un secteur en particulier. C’est notamment le cas pour la santé (15 % des start-ups) ou la fintech et assurtech (près de 10 %) » indique France Digitale.
(Crédit : France Digitale)
Côté usages, les start-ups utilisent majoritairement l’intelligence artificielle pour entraîner des modèles, analyser du texte ainsi que des images. Par comparaison, elles sont encore peu nombreuses à se servir de cette technologie pour générer des images, du texte ou encore des vidéos. D’un point de vue géographique, on note une forte concentration de ces entreprises en Île-de-France (60 % d’entre elles sont basées dans cette région). Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie arrivent en 2e et 3e position avec respectivement 48 et 46 entreprises IA.
Les entreprises spécialisées dans l’IA s’implantent dans les différentes régions françaises. (Crédit : France Digitale)
Les start-ups partagées quant aux perspectives de développement
Si l’on regarde les perspectives pour ces start-ups d’IA, elles sont toutefois mitigées. Si 50 % des 590 start-ups listées sont déjà rentables ou vont l’être d’ici 3 ans, un tiers d’entre elles indique pourtant que le financement, le recrutement et l’accès aux clients sont des freins à leur développement. De même, 16 % anticipent que la réglementation et la mise en conformité freinera leur développement. Parmi les autres défis cités, on peut relever la complexité administrative, le coût et le droit du travail, le délai des paiements clients ou encore le marché unifié européen.