Le développement des technologies d’automatisation et notamment des IA génératives impose une révision des stratégies de formation et de requalification des équipes. C’est ce qu’indique une étude menée conjointement par l’Institute for Business Value d’IBM et Oxford Economic. Les réponses d'environ 3 000 cadres dirigeants exerçant dans 20 secteurs d'activité et 28 économies mondiales les plus avancées ont été analysées entre décembre 2022 et janvier 2023. Selon les résultats, une grande majorité des répondants, soit 87 %, reconnaissent qu’une reconversion de leurs équipes serait nécessaire sous l’effet des IA génératives. Malgré cela, seules 28 % des personnes interrogées ont évalué l'impact potentiel de ces technologies sur leur main-d'œuvre actuelle. Du côté de catégories professionnelles, les emplois les moins qualifiés seront plus concernés par une remise à niveau de leurs compétences que la population des cadres pour faire face à la montée en puissance de l’IA.
Les technologies IA ont un impact plus sévère sur les salariés les moins qualifiés. (crédit image: IBM Institute for Business Value)
Les compétences techniques en chute libre
Les dirigeants interrogés dans le cadre de cette enquête estiment que face à l'IA, les besoins en formations concerneront 1,4 milliard de personnes sur les 3,4 milliards que compte la population active mondiale. En moyenne, 87 % des cadres estiment que leurs salariés seront amenés à monter en compétences plutôt que remplacés par l'IA générative. Si ce chiffre est proche des trois quarts dans le marketing (73 %) et le service à la clientèle (77 %), il dépasse les 90% dans les achats (97 %), le risque et la conformité (93 %) et la finance (93 %). L’étude souligne également l’appétence du marché pour les à apprtéhgender(soft skills) des salariés. En effet, les qualifications techniques associées aux STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) sont passées de la première place en 2016 à la douzième en 2023. Désormais, les dirigeants se concentrent plutôt sur des compétences de leurs équipes en agilité, gestion des priorités, en collaboration ou en communication.
Un vivier de compétences volatile
La technologie devenant moins complexe à appréhender, les employés sont également en mesure d'en faire plus avec des compétences techniques moins avancées. Les plateformes de développement no code, par exemple, donnent la possibilité aux personnes qui n'ont pas de connaissances en programmation de créer de petites applications pour l'entreprise. De plus, à mesure que les machines prennent en charge certaines tâches, les employés sont en mesure de consacrer plus de temps à la résolution des problèmes ou au travail collaboratif qui requièrent des compétences humaines plus solides.
Les besoins de reconversion, variés mettent en évidence la volatilité du paysage des talents. La capacité d'établir des priorités mène désormais la liste des compétences les plus importantes dont un travailleur a besoin. Pour réussir, conclut le rapport d'IBM, les entreprises devront établir des priorités avec un objectif et rendre le travail plus gratifiant