The Planet gère en co-location sept centres de données dans le monde, comptabilisant 20.000 clients qui font tourner 15 millions de sites Web. Et plus de 80% utilisent déjà linux. Mais The Planet est un nouveau venu dans l'espace du cloud. Son service est en version bêta publique et comprend plus de 500 serveurs virtuels tournant sur des machines Dell à base de processeurs Intel Nehalem dual-core.
Pour les développeurs sous Linux, KVM est plus facile à utiliser que Xen, car il « n'a jamais été vraiment intégré à Linux » explique Carl Meadows, responsable senior du marketing produit pour The Planet. KVM, de son côté, « a été construit directement dans Linux et l'utilise comme hôte. Il est beaucoup plus simple et plus élégant que Xen » commente-t-il. « Cette intégration facilite également la distribution de correctifs aux clients, alors que le même déploiement à partir d'un autre logiciel de virtualisation nécessite plus de travail » ajoute le responsable. « En outre, KVM permet à The Planet de laisser à ses clients toute liberté pour personnaliser le noyau tournant sur leurs serveurs virtuels, de même que la portabilité du logiciel permet aux machines virtuelles de migrer facilement vers des serveurs physiques et vice versa. Depuis que KVM fonctionne en mode natif, il est beaucoup plus facile pour nous de créer un environnement hybride dynamique que Xen ne le permet » dit encore Carl Meadows.
Amazon EC2, un des géants du marché du cloud public, utilise Xen pour la virtualisation. Mais Carl Meadows pense que KVM peut devenir l'hyperviseur open source de référence sur le long terme, et certains déploiements choisis récemment par IBM viennent renforcer ses arguments. Même si The Planet fait tourner KVM sur Ubuntu, alors qu'IBM a préféré la version Red Hat.
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Ce dernier et KVM semblent également avoir gagné l'intérêt de Novell, puisque ce dernier l'utilisera dans la version 11 de son serveur SUSE Linux Enterprise. Evidemment, Novell continue de supporter Xen.
Des avantages reconnus par les concurrents
Quant à Simon Crosby, CTO de Citrix, il écrit sur son blog « il faut s'attendre à ce que Novell supporte KVM ». Le bloggeur reconnaît aussi que cette solution présente certains avantages : « Il est important de réaliser que pour un fournisseur de solutions Linux, KVM simplifie considérablement l'ingénierie, les essais et le conditionnement pour les déploiements. Il se comporte comme un driver intégré au noyau, alors que Xen exige que le fournisseur choisisse une version particulière de la solution de virtualisation de Citrix ». Mais au final, il conclut que « les préférences utilisateurs sont plus importantes que le reste et là, c'est Xen qui l'emporte, en partie parce qu'il offre une compatibilité avec des systèmes d'exploitation et des hyperviseurs multiples ».
« Si le contexte implique que le client achète, installe et fasse fonctionner Linux pour mettre en place sa virtualisation, alors KVM pourra probablement convenir » prédit le dirigeant de Citrix. « Par contre, si l'utilisateur souhaite déployer une plateforme de virtualisation agnostique par rapport à l'OS du serveur hôte, pour réaliser une infrastructure virtuelle complète, c'est vers un hyperviseur de type 1, vers lequel il se tournera. » Bien que Citrix dispose d'un solide partenariat avec Microsoft, le responsable technique souligne que « s'appuyer sur un éditeur de système d'exploitation est problématique, car aucun n'a encore travaillé à une virtualisation des produits concurrents, et qu'il n'y aucun intérêt stratégique à le faire ».
Dans le cas de The Planet, le débat est moins Xen contre KVM que Xen contre VMware. L'opérateur propose en effet un service d'hébergement managé qui utilise VMware en complément de KVM sur son offre cloud. Le choix de cette solution est dicté par la popularité des solutions VMware et la demande des clients qui souhaitent débuter la virtualisation par un cloud privé. « KVM ne disposent pas de certaines fonctionnalités incluses dans VMware, comme la migration en temps réel et la déduplication de RAM, » explique Carl Meadows. Le développement de KVM peut également s'appuyer sur la communauté Open Source, mais en termes d'outils de gestion, il est encore loin derrière VMware. C'est d'ailleurs cette différence qui justifie son prix.