Il faudra sans doute « plusieurs mois » pour exploiter les données qui ont été récupérées par les magistrats du Parquet national financier (PNF) lors de la perquisition surprise conduite le 24 mai au siège social de Google France, soupçonné d’évasion fiscale. C’est ce qu’a indiqué sur Europe 1 ce dimanche Eliane Houlette, procureur de la République qui dirige ce parquet, créé par le gouvernement à la suite de l’affaire Cahuzac pour lutter contre la délinquance financière et la fraude fiscale. « J'espère que ce ne sera pas plusieurs années », a ajouté la magistrate, invitée de l'émission Grand Rendez-Vous, au sujet du délai d'exploitation des données perquisitionnées.
Plusieurs téraoctets d'informations ont été collectés au siège parisien de Google, « au moins autant que Panama Papers, peut-être plus même », selon le procureur qui a regretté que les enquêteurs ne disposent pas des « logiciels extrêmement performants » qui leur permettraient d’avancer plus vite dans leur exploration. Des logiciels « qui coûteraient de l'ordre de 200 000 euros et dont nous ne disposons pas », a précisé Eliane Houlette. La perquisition a été effectuée par les magistrats du PNF accompagnés de policiers de l’Oclciff (Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales) et de 25 experts informatiques, en tout une centaine de personnes. Les investigations sur Google ont été lancées en juin 2015 à la suite d’une plainte de l’administration fiscale qui, selon une source proche du dossier, réclamerait 1,6 milliard d’euros d’arriérés d’impôts à la firme californienne.