Une étude de la GSMA - regroupant 800 opérateurs dans le monde - indique par exemple que, malgré un taux de pénétration unique d'abonnés, le plus élevé au monde avec 79%, l'Europe est la seule région à voir les revenus décliner, de 162 milliards de dollars en 2010 à 151 milliards en 2012. Elle est maintenant à la traîne dans le déploiement des technologies mobiles de prochaine génération et des services avancés qu'il rend possibles.
Des politiques qui encouragent l'investissement
«L'Europe a longtemps été considérée comme un pionnier dans le mobile, note Anne Bouverot, directrice générale de la GSMA, mais désormais elle est en retard en particulier dans le déploiement du 4G/LTE. Malgré cela, l'industrie du mobile peut jouer un rôle clé dans la reprise européenne, mais cela nécessitera des politiques qui encouragent l'investissement dans la connectivité haut débit mobile, permettant l'innovation et contribuant à renforcer la confiance des consommateurs dans les services mobiles. Ce devrait être au coeur des propositions de la Commission pour un marché unique des télécommunications en Europe ».
L'Europe est en effet en retard dans l'adoption de la prochaine génération de téléphonie mobile. A la fin 2012, le LTE ne représentait que 0,3% du total des terminaux déployés en Europe, contre 11% aux Etats-Unis, 28% en Corée du sud. La croissance de l'investissement aux Etats-Unis se traduit par des connexions de données plus rapides, elles sont 75% plus rapides qu'en Europe. Et cet écart devrait croître.
De nouveaux flux de revenus
Le « vivre connecté » représente également une opportunité pour étendre la téléphonie mobile dans des secteurs clés de l'industrie. Le nombre de dispositifs sans fil connectés en Europe devrait croître et atteindre près de 6 milliards de dollars en 2024, soit le quart du total mondial. Le nombre total du « vivre connecté » en Europe pourrait atteindre 234 milliards de dollars en 2020, en progression de plus de 6%. L'adoption de la technologie mobile dans les secteurs tels que l'automobile, le commerce, l'éducation, la santé, le secteur public, entre autres, créera des opportunités pour de nouveaux modèles de développement et de flux de revenus.
Mais le GSMA insiste aussi sur la nécessite pour les autorités européennes, elles-mêmes, de modifier leur approche. Une conception pan-européenne plus coordonnée de la libération du spectre et son harmonisation peuvent contribuer à soutenir de nouveaux investissements dans la connectivité large bande. L'Union européenne indique qu'un total de 1200 MHz de spectre devrait être alloué en 2015 pour répondre à la croissance attendue du trafic de données, mais seulement 600 MHz seulement ont été libérés et il y a des retards dans l'attribution des fréquences du dividende numérique dans la bande des 800 MHz. Si ces question sont réglées, jusqu'à 119 milliards d'euros de PIB supplémentaires pourraient être générés jusqu'en 2020. Ce qui donnerait 23 milliards de recettes fiscales supplémentaires.
L'Europe accuse désormais un sérieux retard dans la 4G/LTE
En ouverture de sa conférence Mobile 360 Europe, la GSMA (qui regroupe 800 opérateurs dans le monde) publie une étude sur l'impact de cette industrie. L'étude porte sur l'année 2012 en Europe. Cette année là , note le rapport, l'éco-système mobile a généré environ 2,1% du PIB de l'Union européenne (en incluant les 53 milliards d'euros de financement public) et directement soutenu 394 000 emplois sur le continent. L'Association est évidemment le porte-parole des opérateurs mais son étude et ses conclusions ne manquent pas de sel.