Couper les ressources publictaires des sites pirates pour les asphyxier. Telle avait été l'une des mesures présentées en mai dernier dans un rapport de Mireille Imbert-Quaretta, présidente de la commission de la protection des droits de l'Hadopi, et qui revient aujourd'hui sous le feu des projecteurs. Le 23 mars, l'ensemble des acteurs de publicité (représentés par l'UDA) mais également des agences médias (UDECAM), des régies publicitaires (SRI), des acteurs de la communication digitale (IAD) et des ayant droits signataires (ALPA, SN, SELL, SNJV, SACEM, SCPP et SPPF) ont en effet signé une charte qui fait la part belle aux mesures visant à assécher les ressources financières des sites pirates (streaming, téléchargement direct, P2P...).
Une initiative qui risque toutefois d'être un simple coup d'épée dans l'eau car les sites de téléchargement direct ne demandent pas de paiements par CB ou autres mais vivent de la publicité - bien souvent avec des régies étrangères - et renvoient leurs fidèles vers des plate-formes d'hébergement de fichiers (Uplea, Rapidgator ou TurboBit). Ils sont rétribués en retour avec une commission comme dans un système d'affiliation (apporteur d'affaires en fait). Le blocage des paiements en ligne concerne donc ces derniers mais comme ils sont bien souvent implantés à l'étranger (Suisse, Allemagne ou Nouvelle-Zélande)...
De gauche à droite : Julien Neutres (CNC), Carlo d’Asaro Bianco (Google), Pierre Louette (Orange), Frédérique Bredin (CNC), Arthur Millet (SRI), Jean-Luc Chetrit (UDECAM), David Lacombled (IAD), Etienne Lecomte, (UDA), Nicolas Seydoux (ALPA), Fleur Pellerin, Jean-Claude Ghinozzi (SELL), Guillaume de Fondaumière (SNJV), Laurent Petitgirard (SACEM), Marc Thonon (SPPF) et Pascal Nègre (SCPP). Crédit photo : MCC / Didier Plowy
« La première mesure pour assécher les ressources financières des sites illicites est d'éviter qu'ils s'enrichissent avec des ressources publicitaires, et dans un second temps de couper leurs moyens de paiement en ligne » a annoncé Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication. Aux côtés de ses mesures d’assèchement des ressources financières des sites illicites, le plan d'action de lutte contre le piratage prévoit également le renforcement de la coordination de l’action interministérielle (partage des informations pour identifier les sites pirates) et la responsabilisation des plate-formes numériques (poursuite des démarches de sensibilisation et d’éducation contre les activités illicites proposées par certains sites).
Par ailleurs, les signataires de la charte s’engagent à « mettre en place d'une gouvernance paritaire pour rendre la démarche pérenne et dynamique ».