La vente par appartement des activités stratégiques se profilent pour Atos. En effet, le gouvernement vient d’envoyer une lettre à la SSII pour entrer en négociation exclusive pour le rachat de l’intégralité de la division Advanced Computing. Celle-ci comprend les supercalculateur (héritage de l’acquisition de Bull) nécessaires à la simulation d’essais nucléaires. Il comprend par ailleurs le quantique et les divisions Business Computing & Artificial intelligence.

L’ensemble regroupe plus de 2 500 personnes majoritairement en France et réalise un chiffre d’affaires d’environ 570 M€. Dans un communiqué Atos souligne que l’Etat lui propose 500 M€ pour cette acquisition. Le montant peut être réévalué à 625 M€ en incluant des compléments de prix après l’audit des comptes réalisé. La SSII fixe la date butoir des discussions exclusives au 31 mai 2025. Cette négociation intervient dans un contexte de tensions entre gouvernement et Atos. Le ministère des Armées a récemment retenu le tandem Orange et HPE pour un supercalculateur dédié à l’IA au détriment d’Atos, qui a pourtant mené un fort lobbying pour contrer ce choix.

Une cession distincte pour Cybersecurity Products et Mission Critical Systems

Dans le même temps, Atos va s’engager dans la cession des activités Cybersecurity Products et Mission Critical Systems. La première intègre plusieurs solutions de chiffrement, de gestion des identités, de sécurité post-quantique… La seconde comprend les communications pour les avions Rafale, le programme Scorpion, mais aussi la société Avantix (anciennement connue sous le nom Amesys et spécialisée dans les écoutes). Le chiffre d’affaires global est estimé à 340 M€. L’Etat a sécurisé sa position en disposant d’une action préférentielle et aucune vente ne se fera sans son accord.

On se souvient que l’Etat avait initialement négocié le rachat de l’ensemble des activités stratégiques pour 700 M€. En octobre dernier, Atos lui avait adressé une fin de non-recevoir en estimant probablement que le prix demandé se situait dans la fourchette basse. La société Atos est engagée avec ses créanciers dans une restructuration de sa dette (plus de 5 Md€) à travers un plan de sauvegarde.