Le feuilleton du rachat des activités sensibles d’Atos vient probablement de trouver son épilogue avec une association entre l’Etat et Thales, indique nos confrères de Marianne. Pour mémoire, en pleine discussion sur l’avenir financier de la SSII française, Bruno Le Maire, alors ministre de l’Economie avait tranché en avril en déposant une offre de reprise des activités stratégiques. Elle concernait donc « 100% des activités d’Advanced Computing, de Mission-Critical Systems (MCS) et de Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersécurité) ». L’objectif était d’exfiltrer les supercalculateurs pour la simulation d’essais nucléaires ou les outils pour la gestion du parc des centrales nucléaires d’EDF.
A l’époque, le ministre avait lancé des appels du pied à « des groupes proches des activités de la Défense ou de l’aéronautique » (Thales et Airbus) pour que l’Etat ne soit pas seul dans l’aventure. Puis en juin dernier, l’Etat a donné un peu plus de détails sur cette opération, notamment le prix évalué à 700M€ soit le bas de la fourchette. Lors de cette annonce, nos confrères de La Lettre avaient souligné l’intérêt de Thales et de Dassault dans ce rachat qui englobe 4 000 personnes.
Si l’information de Marianne est confirmée, elle intervient le jour où le plan de restructuration financière d’Atos doit être adopté par les actionnaires. Après l’opposition entre Daniel Kretinsky et David Layani de One Point, la victoire de ce dernier puis son abandon, les créanciers ont finalement remporté la mise en injectant de nouveaux financements. Cependant la partie n’est pas encore gagnée pour la SSII française qui a présenté des résultats fortement dégradés pour le 1er trimestre 2024 et des prévisions financières pour 2024-2027 révisées à la baisse.