Après une promesse d'achat en juin dernier, l'Etat a signé la semaine dernière une convention d'acquisition de l'Etat d'Alcatel Submarine Networks (ASN). En visite dans l'usine de Calais le 5 novembre dernier, le ministre de l'Economie Antoine Armand a confirmé aux salariés de l'entreprise le rachat des 80 % des parts d'ASN à Nokia son actuel propriétaire. Le contrat a été conclu pour près de 100 M€ via l'agence de participations de l'Etat. Spécialisée dans la fabrication, la maintenance et la pose de câbles sous-marins, ASN constitue une activité stratégique clef que l'Etat ne voulait pas voir lui échapper. "Maîtriser cette technologie et les infrastructures qui en dépendent est un enjeu de souveraineté et d’indépendance technologique pour la France et ses partenaires européens, alors même que les zones de conflictualité s’élargissent", a fait savoir le ministère de l'Economie dans un communiqué.
"C'est une infrastructure qui est absolument critique pour nos vies quotidiennes et pour l'ensemble des nations européennes", a annoncé Antoine Armand. Ce changement capitalistique ne se fera pas brutalement, le ministre de l'Economie ayant mis en avant qu'une bonne transition est une transition qui se fait progressivement et efficacement." Alcatel Submarine Networks emploie 1 370 personnes en France dont 600 à Calais, son site principal. Cette prise de contrôle par l'Etat assure le futur en "apportant la stabilité dans ce secteur." Pour l'Etat ce rachat sera également rentable avec l'ambition de doubler voire tripler le chiffre d'affaires actuel d'un milliard d'euros. Selon les termes de l'accord, l'Etat aura à terme la possibilité d'acquérir les 20 % du capital restant pour l'heure aux mains de Nokia.