En direct de San Francisco. La dynamique start-up qui transfuse dans une bonne partie des recoins de San Francisco a également franchi les portes du lycée français de la ville avec le programme Startup Lycée, organisé par le proviseur Philippe Legendre et notamment coordonné par Philippe Nicolas. Cet établissement scolaire qui rassemble la progéniture des expatriés français, mais pas seulement, bénéficie d’une position privilégiée puisque les parents de certains enfants travaillent dans l'IT ou ont créé une start-up dans la région. On peut ainsi citer UpWork, Joy, SensioLabs, Platform.sh, CoSMo, Envivio (désormais dans le giron d’Ericsson), FollowAnalytics ou Entropysoft (acquise par Salesforce) pour mettre en avant la particularité de cet établissement qui subit l'influence de la French Tech. Certains grands lycées parisiens comme Henri-IV ou Franklin sont bien sûr également fréquentés par les enfants d’entrepreneurs et de cadres dirigeants mais on est très loin de l’esprit start-up - pour le meilleur ou le pire - régnant dans la Silicon Valley avec cette course frénétique aux VC mais aussi aux talents pour réussir à développer le plus rapidement possible les meilleures idées dans des domaines aussi variés que le cloud, le stockage, la cybersécurité, l’analytique mais aussi les biotechs ou l’IoT.
Les 2 et 3 décembre dernier, le Lycée Français de San Francisco a donc organisé la seconde édition de son programme Startup Lycée. Cette initiative, démarrée début 2016 pour sa grande première, vient de vivre un second round où les étudiants de seconde, première et terminale suivaient le programme développé avec l’agence marketing Visionari. Ce fut l’occasion pour six équipes de trois lycéens de proposer des projets innovants, preuve que leur présence à San Francisco permet de générer une dynamique de création et d’initiatives. Si les projets scientifiques - personnel ou en groupe - sont courant dans les établissements scolaires américains, c’est beaucoup moins le cas dans les collèges et lycées hexagonaux. Le programme Start-Up Lycée est un habile rhabillage des pratiques locales avec un zeste d’esprit jeunes entreprises empruntés aux écoles de commerce françaises. Les projets de start-ups sont ici arbitrés par les professionnels de la région.
Les lycéens et coachs de la seconde édition de Start-Up Lycée à San Francisco. (Crédit C.C.)
La méthode utilisée pendant ces deux jours en accéléré grâce aux coachs Guillaume Decugis (DG Scoop.it), Pascale Vicat-Blanc (ex DG CloudWeaver), Remy Claret (Marketing Genesys), Adrien Schmidt (DG OpenBouquet), Greg Gobbi (directeur de la création Red Accent Studios), Sofian Bettayeb (consultant Visionary) et Philippe Nicolas (conseiller de plusieurs start-ups), permet de définir les valeurs communes au sein d’une équipe, de détailler l’idée et donc son projet, de couvrir la partie différenciation, de penser au modèle économique et, bien sûr, de terminer par un pitch devant le jury final.
Ce jury était composé de Géraldine Le Meur (co-fondatrice The Refiners, ex dirigeante Le Web), Sara Schaer (co-fondatrice et DG de Kango), Carlos Diaz (co-fondateur The Refiners, ex DG de Kwarter), Frédéric Laluyaux (ex DG Anaplan), Denis Barrier (Managing Partner Cathay Innovation), Guillaume Luccisano (co-fondateur et directeur technique de Triplebyte), Jeremie Romand (co-fondateur de Wingz), Remi El-Ouazzane (CEO Movidius récemment acquis par Intel), Thomas Agaraté (fondateur et DG de Slick) et Bertrand Cariou (Directeur du marketing produit chez Trifacta). Une bien belle équipe qui a du choisir et départager les 6 projets tous très innovants : CookEat, Fastbat, FasTrust, Lost&Found, ShowerBox et Solid. Les 3 vainqueurs ont été Showerbox (contrôle du débit d’eau de douches), Lost&Found (bracelet pour éviter de perdre ses amis lors de manifestations) et FasTrust (service de relooking) et sont donc qualifiés pour la grande finale organisée les 3 et 4 mars 2017 au Lycée Français de San Francisco, nous a expliqué Philippe Nicolas.