La signature d’un décret visant à étendre la suspension de certains visas de travail aux Etats-Unis, dont ceux de type H1B, très utilisés dans le secteur des hautes technologies pourrait-elle accélérer les recrutements de profils IT obligés de rester en France? Il semblerait que non, selon les résultats d’une enquête réalisée par SettleSweet, un site spécialisé dans l'installation des salariés en mobilité géographique. Les données ont été récoltés auprès de 2 167 dirigeants et professionnels répartis sur l'ensemble du territoire français durant la période du 23 juillet au 20 août 2020. Leur analyse montre en effet que plus de 63 % des entreprises interrogées envisagent de ne recruter aucun talent technologique venu de l’étranger pour cette rentrée 2020. Parmi toutes les raisons évoquées pour justifier cette décision, trois facteurs sont cités : 68 % des recruteurs éprouvent trop de difficultés pour attirer ces travailleurs qualifiés en France, 61 % ne prévoient plus aucun recrutement cette année et 57 % sont freinés par les démarches administratives.
Les entreprises du secteur technologique ne sont pas assez attrayantes pour inciter des travailleurs qualifiés à s'installer en France. Source: SettleSweet. (crédit : D.R.)
L’enquête montre également que plus d’une entreprise sur deux n’a engagé cette année aucun spécialiste IT venant de l’international tandis que seulement 28 % ont embauché une proportion allant de 1 à 5 personnes en 2020. Pour les 37 % des sociétés qui ont prévu de recruter des « cerveaux » internationaux cette année, trois fonctions sortent du lot : 56 % recherchent des postes de management de projet, 47 % des techniciens de maintenance et 44 % des développeurs. Pour ces entreprises, la rareté des talents en France est un fait à plus de 67 %. Le coût du travail est un argument cité par 55 % des répondants. Enfin, 42 % des entreprises qui recrutent des talents tech internationaux souhaitent développer leur entreprise à l’étranger.
Des recrutements compliqués
Que ce soit dans le contexte difficile lié au coronavirus ou pas, 78% des entreprises françaises indiquent avoir des difficultés pour recruter des ressources IT internationales en France. Cependant, la crise sanitaire semble aggraver davantage cette problématique. Ainsi, plus de 95 % des sociétés déclarent avoir le sentiment que ces profils qualifiés sont moins nombreux à postuler en France depuis l'épidémie de Covid-19. Pour attirer ces dernier, les entreprises françaises utilisent différentes pratiques. Elles sont 85 % à mettre mettent en avant une forte flexibilité sur le travail à distance tandis que 81 % misent sur la qualité de vie au travail. Le troisième axe concerne le fait de se différencier de la concurrence à plus de 77 %.
La souplesse et le bien-être au travail font partie des arguments mis en avant pour attirer des ingénieurs venant de l'étranger. Source: SettleSweet. (crédit : D.R.)
Enfin, à la question « Pensez-vous que la FrenchTech possède tous les atouts pour séduire les talents informaticiens internationaux ? », plus de 52 % des entreprises interrogées répondent « Oui ». Si cette prise de position semble être le signe d’une forte attractivité pour les entreprises du numérique de l’Hexagone, elle témoigne aussi d’un besoin de développer davantage de services afin de promouvoir encore davantage la France auprès des professionnels des nouvelles technologies à l’étranger.