L'éditeur français Exo Platform lève quatre millions d'euros
Depuis sa création en 2003, Exo Platform n'avait procédé à aucune levée de fonds. Il vient d'y recourir pour déployer ses activités aux Etats-Unis et recruter trois collaborateurs seniors. Le tout nouveau vice-président des ventes est un ancien de JBoss.
Quelques mois après avoir posé ses valises à San Francisco, le Français eXo Platform lève 4 millions d'euros pour développer son bureau américain. « C'est notre premier tour de table après sept ans d'autofinancement », confie Benjamin Mestrallet, son président fondateur, qui a lui-même ouvert le bureau californien en octobre dernier [lire "eXo Platform prend pied aux Etats-Unis"]. La société a démarré son activité en 2003 avec le développement d'un container de portlet Java en Open Source. Par la suite, elle a développé l'interface WebOS, qui reproduit l'environnement de travail d'un utilisateur à partir d'un navigateur web, ainsi que des logiciels collaboratifs et de gestion de contenus. Il y a quelques mois, l'éditeur a fusionné son projet de portail avec celui de Red Hat (le plus important distributeur d'eXo aux Etats-Unis) pour créer une plateforme commune, GateIn.
XAnge et Auriga, engagés à parts égales
Les fonds que l'éditeur vient de recueillir proviennent de deux sociétés de capital risque françaises, XAnge, créée par La Poste, et Auriga Partners. Elles sont désormais engagées à parts égales dans eXo (en septembre dernier, Auriga avait déjà investi 2 M€ dans BonitaSoft, éditeur d'une solution de BPM en Open Source). Ces deux investisseurs permettent à l'éditeur français d'embaucher trois collaborateurs seniors : un vice-président des ventes et deux directeurs marketing. « C'est la première fois que nous faisons cela », explique le dirigeant français, en précisant que sa société est profitable et qu'elle réalise une très bonne croissance en Europe.
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Pour déployer les activités d'eXo Platform aux Etats-Unis, Benjamin Mestrallet s'est entouré à l'automne dernier d'un bureau de trois conseillers, familiers de l'Open Source et dotés d'une forte expérience dans les métiers du logiciel. Parmi eux figure Bob Bickel, co-fondateur de Bluestone Software (racheté par HP en 2001). Cet ancien directeur de la stratégie chez JBoss préside désormais le conseil d'administration de la société française. « Il m'a mis en contact avec les plus gros venture capitalists [investisseurs en capital risque] américains de la Silicon Valley », apprécie Benjamin Mestrallet qui reconnaît avoir eu de ce côté de l'Atlantique des propositions intéressantes avant de finalement choisir des investisseurs français. « Je recherchais des fonds et la confiance de ces futurs partenaires ». Avec la présence de Bob Bickel au sein d'eXo Platform et sa connaissance du secteur, le recours à des investisseurs américains pour ouvrir les portes devenait moins impératif. D'ailleurs, le nouveau 'chairman of the board' engage lui-même ses propres deniers dans la société. « Tous les recrutements américains viennent de son réseau », précise encore le fondateur d'eXo Platform.
Ainsi, le vice-président des ventes, Tom Leonard, est un ancien de BlueStone Software et de JBoss, passé par la suite chez OpenSpan, un éditeur spécialisé dans l'optimisation du poste de travail. La directrice chargée du marketing direct, Katie Poplin, a également travaillé chez JBoss puis Red Hat. Enfin, le directeur marketing chargé du réseau de distribution est un Français, Jérôme Agnola, qui habite dans la 'Valley' depuis dix ans. Il permettra de faire le lien entre les bureaux. Pour Benjamin Mestrallet, ces recrutements représentent une dépense contrôlée. « Nous ne réembaucherons pas avant plusieurs mois, pas avant que nous ne soyons revenus à l'équilibre », conclut-il.