L’Arcep dévoile un projet qui devrait intéresser entreprises et particulier. « Ma connexion internet » est un moteur de recherche cartographique qui permet à chacun de connaître les technologies d’accès à internet disponibles à son adresse et d’être mieux informés sur les déploiements de la fibre. En inscrivant son adresse, l’utilisateur a accès à l’ensemble des opérateurs disponibles et leurs technologies d’accès proposée (fibre, câble, ou cuivre (DSL) ou 4G fixe, HD et THD radio, satellite) ainsi que les débits maximum pouvant être obtenus. La carte est bien sûr interactive et cliquable et le site donne également accès à des statistiques de couverture agrégées à différents échelons administratives (la commune, le département et la région), utiles par exemple pour les décideurs publics.
Ce projet est en ligne mais encore en version bêta et doit être amélioré : dans certains cas, l’information donnée par « Ma connexion internet » ne correspond pas à la réalité du terrain, et certaines données sont incomplètes. « Ces difficultés sont notamment issues de problèmes de réconciliation des bases géographiques », peut-on lire sur le site. « En effet, les bases sources réutilisées par l’Arcep pour les adresses ou pour les immeubles, notamment la Base Adresse Nationale sur laquelle s’appuie le projet, sont incomplètes, en particulier dans les zones rurales. La réconciliation de plusieurs bases différentes génère elle-même ses propres incohérences. Et en l’absence de base de référence, les différents réseaux utilisent des référentiels différents. D’importants travaux ont été menés par l’Arcep pour les combiner au mieux et reconstituer un référentiel le plus complet possible, mais le chantier est complexe et sort assez largement du périmètre des missions du régulateur. Au-delà, certains des nombreux traitements de données mis en œuvre pour assembler les données des opérateurs et les référentiels géographiques sont encore en phase de fiabilisation, et des défauts identifiés dans les données en cours de traitement. »
A l'échelle d'une ville, les données de l'Arcep peuvent s'avérer utiles pour repérer les zones moins bien ou mal connectées à internet. Ci-dessus, on remarque que la ville de Poitiers dispose d'un débit d'1 Gbps et plus davantage dans le centre et le nord, alors que le sud ne franchit pas la barre des 100 Mbps. (Source : Arcep)
Partage des algorithmes
Le site n’en reste pas moins très précis. En rentrant une adresse dans un village du département de la Vienne, il nous a été possible d’obtenir les informations de connexions par opérateur à cette adresse. Mais les informations ont surévalué quelque peu la réalité. Alors que la connexion était annoncée pour SFR (opérateur utilisé) entre 20 et 100 Mbps en débit descendant et de 2 à 10 Mbps en émission sur la carte, un test de connexion sur place a montré une vitesse moyenne de 5 Mbps en téléchargement et aux alentours de 1 Mbps en transfert.
Comparaison entre les données de la carte de l'Arcep et la connexion réelle à une adresse dans la Vienne (86) opérée par SFR. (Sources : Arcep et Google pour la vitesse de connexion)
Pour approfondir l’identification des défauts, affiner les algorithmes et définir les enrichissements à apporter, l’Arcep va partager les algorithmes qui ont permis de construire les différentes cartes du site et s’inscrire dans une démarche collaborative avec les experts de la donnée et de l’aménagement numérique. Le régulateur invite tous les acteurs concernés, notamment les collectivités et la communauté des experts de la donnée géographique et/ou télécom, à prendre part à ces travaux. L’objectif est de sortir une version complète à l’automne.