L'Afdel laisse entrer le logiciel libre et le SaaS
L'assemblée générale de l'Afdel s'est conclue sur de nombreuses annonces. L'association crée deux commissions sur l'Open Source et le SaaS. Elle rédige une charte green IT. Enfin, dans le cadre du plan France Numérique 2012 d'Eric Besson, elle accompagne la création d'une université du logiciel pour pallier le déficit de compétences sur son marché.
En clôture de son assemblée générale annuelle, l'Afdel (Association française des éditeurs de logiciels) a confirmé la création de deux nouvelles commissions. Mais pas n'importe lesquelles. Signe des temps, la première sera consacrée au SaaS et la seconde au logiciel libre. « La création de ce groupe Open Source, sujet qui n'a pas toujours été abordé sereinement dans notre pays, est conforme aux principes fondateurs de l'Afdel, insiste Patrick Bertrand, président de l'association. Il s'agit de développer la R&D, l'innovation et la création de logiciels en France, quel que soit le modèle économique ou technologique retenu. »
L'Afdel semble avoir décidé de se défaire de l'image qui lui colle à la peau, celle d'une association d'éditeurs de logiciels propriétaires défendant corps et âme les brevets logiciels. La situation du logiciel en France, véritable puzzle de petites entreprises qui n'arrivent pas à croître (à l'exception des seuls Cegid et Dassault Systèmes), est sans nul doute une des raisons qui la pousse à une telle ouverture. La commission logiciel libre sera présidée par Bertrand Diard, CEO de Talend. La start up est devenue le premier membre Open Source de l'Afdel.
Le SaaS pour faciliter l'accès des PME au logiciel
Comme le Libre, le Saas remet en question le monde du logiciel traditionnel, techniquement mais surtout économiquement. « Pour les entreprises, cela transformera l'investissement en charge et fera baisser le coût d'accès logiciel », a rappelé Eric Besson, le secrétaire d'État chargé de la prospective, de l'évaluation des politiques publiques et du développement de l'économie numérique, venu clôturer la réunion. Le ministre rappelle que pour rattraper le retard numérique de la France, il sera essentiel d'améliorer « l'accès des petites entreprises au logiciel, et le SaaS peut être un moyen d'y arriver. » Pour présider la commission, l'Afdel a nommé Olivier Novasque, PDG de Sidetrade, éditeur de solutions d'optimisation de la relation financière clients en mode SaaS.
L'Afdel se fend d'une charte du green IT
[[page]]Décidément, l'Afdel bouge. Au Saas et à l'Open Source, l'association ajoute le green IT. Elle ne crée pas encore de groupe de travail sur le sujet, mais a rédigé une charte signée par tous les membres. Ce texte compte quatre points : la prise de mesures proactives pour augmenter l'efficacité carbone ; l'amélioration des produits des éditeurs pour que leurs clients participent mieux à la réduction des émissions carbone ; la participation en tant que profession au débat du green IT autour des normes et standards ; le développement de la prise de conscience par l'industrie des questions du développement durable.
Eric Besson a profité de son allocution pour rappeler les mesures de son plan France Numérique 2012 consacrées au logiciel. « Lors de la préparation du plan, nous nous sommes penchés sur l'écosystème éditeurs, et nous avons identifié trois points à améliorer qui l'empêchent de se développer : la formation, l'accompagnement international et le financement du risque. »
Une université du logiciel pour pallier le déficit de compétences informatiques
[[page]]Ainsi, pour pallier le déficit de compétences auquel se heurtent les éditeurs, l'Afdel accompagne la création dans le plan France Numérique 2012 d'une 'Université du Logiciel'. Ce dispositif n'est pas un nouvel établissement d'enseignement mais prévoit une formation professionnalisante à l'issue des filières initiales de formation (licence et mastère dans un premier temps) dans un cadre d'alternance formation et entreprise. Des enseignements complémentaires aux seules technologies seront dispensés, tels que le marketing, le commerce et le droit associés à l'informatique et aux télécoms.
Pour ce qui est de l'accompagnement international, via l'agence Ubifrance, dans dix villes clés du marché mondial du logiciel, le plan crée des postes de correspondants pour aider les entreprises dans leur développement. Enfin, le financement du risque sera étudié au travers du programme France Investissement lancé en 2006 pour accompagner les PME et qui va dresser un premier tableau de son action en faveur des jeunes pousses.
L'Afdel évolue au coeur d'un écosystème toujours aussi fragile
L'Afdel compte aujourd'hui 160 membres et devrait en réunir 200 dans les prochains mois, selon Patrick Bertrand. Elle évolue dans un marché français qui compte 2 500 sociétés employant 69 000 personnes pour un CA total de 7,5 Md€. Mais après les récents rachats de Business Objects par SAP et d'Ilog par IBM, elle ne compte plus que deux 'grands', Cegid et Dassault Systèmes. Moins de 20 sociétés ont un CA qui dépasse 50 M€. Pis encore, moins d'une centaine franchissent les 10 M€. Pourtant, véritable creuset d'innovation, ces éditeurs consacrent entre 20 et 30% de leur CA à la R&D.