L'Afdel explique les enjeux du Saas aux éditeurs français
« Si au niveau financier, l'impact peut être temporairement négatif lors de la phase de transition, les éditeurs en retard seront sanctionnés. » A l'occasion d'une conférence organisée par l'Afdel (Association française des éditeurs de logiciels), Pierre Marty, du cabinet PricewaterhouseCooper, a expliqué à un parterre d'éditeurs de l'Hexagone les enjeux, très pragmatiques, de se lancer dans un modèle Saas (Software as a service). Au programme, les avantages, les inconvénients et les risques de « transitionner » (sic), même partiellement, vers ce modèle.
Selon lui, la transition vers le Saas est inévitable, et cela répond surtout à une façon de penser des utilisateurs actuels. « Aujourd'hui, les clients sont à la recherche d'alternatives, car ils sont partiellement satisfaits et ont l'impression de payer pour des fonctionnalités qu'ils n'utilisent pas », explique-t-il, en pointant du doigt le modèle traditionnel de licence.
L'un des points importants soulevés à l'occasion de la conférence est la gestion du changement lors de la période de transition (du modèle traditionnel basé sur les licences vers le Saas). Des bouleversements d'abord financiers : « Les nouveaux modèles [le Saas, ndlr] induisent des flux de revenus réguliers, ce qui implique des changements fondamentaux dans les structures de coûts », insiste Pierre Marty. Si les coûts de développement sont plus élevés (hébergement, infrastructure, développement, fonctionnel), la croissance des revenus dans le Saas est plus nette que celle dans le modèle classique. « Ce qui impacte beaucoup sur le pricing [la tarification, ndlr] et le paiement », explique-t-il.
Autre changement souligné par Pierre Marty, le modèle Saas implique une continuité des services. A l'inverse du modèle traditionnel où les nouvelles fonctionnalités arrivent avec les mises à jour des versions, le Saas doit sans cesse se renouveler. On parle alors de « continuous-improvement model ». Une continuité qui se répercute ensuite sur les équipes commerciales.
Reste que si des risques existent, beaucoup d'éditeurs se sont engouffrés dans le Saas. Si comme le souligne Christophe Raymond de Cegid, tout ne peut être mis sous forme Saas, en particulier les PGI, « une vraie demande existe de la part des clients ».