L'Afdel (Association française des éditeurs de logiciels et des sociétés Internet) et la Webacadémie ont décidé de se rapprocher pour adapter la formation des informaticiens aux besoins actuels des entreprises. Fondée par ZUPdeCO et Epitech, cette école gratuite  forme, sur 24 mois, dont 12 en alternance, des jeunes sortis du système scolaire aux métiers du développement web.  Ce partenariat répond à 4 objectifs, dont le lancement  d'un « Club Entreprises » qui facilitera le recrutement par les entreprises des jeunes en alternance. Chaque adhérent  s'engagera à recruter chaque année (au moins) un élève de la Web@cadémie en alternance. L'Afdel s'est engagée à solliciter son réseau de membres, dont 5  se sont déjà ralliés à l'initiative, pour faciliter le placement de candidats de chaque promotion.
Afin d'accompagner le développement de la  Webacadémie en région, l'Association  engagera ses membres implantés en province dans cette dynamique.  Seront également organisées des interventions sur les métiers et le secteur pour que les étudiants puissent  rencontrer des professionnels tout au long de leur cursus, se forger une culture de l'écosystème numérique français et se créer un réseau. Enfin, un forum annuel réunira à Paris des jeunes en recherche de postes en alternance et des entreprises partenaires. Â
Un maillage régional
« Nous souhaitons fédérer un maximum d'entreprises  et les sensibiliser afin qu'elles forment davantage de jeunes aux métiers du numérique  », a commenté François Benthanane, fondateur de la Webacadémie et président de l'association en faveur de l'égalité des chances à l'école ZUPdeCO. « Nous considérons qu'il est nécessaire de soutenir ce programme  qui favorisera l'intégration sociale de jeunes sortis du système scolaire  en leur permettant de trouver des contrats de professionnalisation.  De plus, l'idée consistera à développer ce programme au niveau régional via le réseau des écoles Epitech  dans des villes comme Rennes, Lyon, Nantes, Strasbourg, Nancy, Lille, Bordeaux, Toulouse,  Montpellier, Nice et Marseille. »Â
« Actuellement, les entreprises peinent à recruter tout type de profils, y compris les développeurs », a souligné Jamal Labed, président de l'Afdel et co-fondateur d'EasyVista. « Des milliers d'emplois ne sont pas pourvus. En cause, l'inadéquation entre les besoins des entreprises qui se développent vite et le système de formation français. A l'opposé, un enseignement tel que celui appliqué par la Web@cadémie  est capable de former des développeurs dans les domaines du SaaS ou du cloud sur des cycles assez courts ». Pour Jamal Labed, ce projet  peut être qualifié de citoyen dans la mesure où il forme des jeunes qui étaient en échec scolaire.  « Il faut savoir que 140 000 jeunes sortent actuellement du système éducatif et qu'il est important de leur redonner une motivation », considère- t-il.
Cette initiative a également retenu l'attention du gouvernement. « Le président de la République François Hollande  a déclaré qu'il souhaitait soutenir cette initiative lors du conseil européen du numérique », a confié Jamal Labed. « Les pouvoirs publics doivent encourager ce type d'actions au niveau économique et sociétal ».