Annoncée en octobre 2020 par Arvind Krishna, CEO d’IBM, la séparation de la firme américaine en deux entités distinctes est maintenant officielle. En effet, ce 4 novembre marque l’indépendance de Kyndryl, spin-off en charge des infrastructures managées, en entrant à la bourse de New York sous l’appellation « KD ». Dans le détail, IBM gardera 19,9% des actions Kyndryl mais envisage de s’en séparer dans les 12 prochains mois.
Pour mémoire, Kyndryl fait exactement ce que faisait l'unité de services d'infrastructure gérés baptisée Global Technology Services d'IBM : externaliser la gestion de l'infrastructure IT des entreprises, aussi bien une infrastructure provenant de big blue que d'un autre fournisseur. Kyndryl a divisé son activité en six pratiques mondiales de services gérés et une pratique de conseil aux clients qui combinera services gérés, services de conseil et implantation. Ces 6 pratiques sont : applications, données et IA (dirigée par Nicolas Sekkaki) ; cloud ; Core Entreprise et zCloud (offre mainframe as a service) ; environnement de travail numérique ; réseau et edge ; sécurité et résilience.
Une entité pleinement opérationnelle
Depuis octobre 2020, la société s’est structurée pour comprendre 90 000 employés pour un chiffre d’affaires de 19 milliards de dollars. Sur la partie client, Kyndryl démarre avec 4 600 clients (dont 75 du Fortune 100) et peut compter sur un carnet de commandes (c'est-à-dire des contrats de maintenance à long terme de tous ces clients) d'environ 62 milliards de dollars. Le CEO Martin Schroeter (ex IBM) a recruté son équipe de direction en débauchant plusieurs personnes au sein d’IBM mais aussi en intégrant des talents externes. Une organisation taillée pour affronter la concurrence qui est rude dans ce domaine avec des acteurs comme Accenture, Atos, DXC Technology ou Tata Consulting Services.
En France, c’est Philippe Roncati, qui va diriger Kyndryl. Il a fait une bonne partie de sa carrière chez IBM France où il était jusqu’alors vice-président de la branche services. A son arrivée chez Kyndryl France, Il a dû gérer un climat social un peu particulier. En effet, IBM France avait provoqué quelques tensions en annonçant en février dernier un PSE (plan social d’entreprise) et dans le même temps le transfert d'environ 1 000 personnes vers Kyndryl. Sur ce transfert, les syndicats ont signé (sauf la CGT) le 25 juin un accord de transition prévoyant les différentes phases et garanties lors la bascule vers la nouvelle entité.