Après Lyon, Aix-en-Provence et Strasbourg, c'est à Reims que la rédaction du Monde Informatique a donné rendez-vous aux professionnels IT jeudi 9 novembre, à la CCI. Pour cette quatrième étape de l'IT Tour, la série de matinées-débats organisées en région par LMI, près de 80 DSI, RSSI et responsables informatiques en entreprises utilisatrices ont répondu présent. Thierry Devigne (DSI Groupe FDSEA 51), Didier Jacquot (DSI Forco), Michaël Taine (DSI CHU de Reims) et Vincent Gérémia (DSI à temps partagé) ont été les grands témoins de l'édition 2017 de l'IT Tour Reims.
L'IT Tour Reims a été réalisé en partenariat avec le club de professionnels IT Numica et son président Ghislain Gagnoux, par ailleurs DSI de Plurial Novilla et membre de l'AFCDP, qui est intervenu. Le club des experts de la sécurité de l'information (Cesin) par l'intermédiaire de Jean-François Louâpre (ex RSSI de CNP Assurances) était aussi représenté.
Près de 80 personnes sont venues assister à la quatrième étape de l'IT Tour 2017 à Reims. (crédit : LMI)
Blackberry, Google Cloud, Hub One, HPE-Intel, Kyocera et Netapp sont les partenaires qui nous accompagnent pour l'édition 2017 des matinées-débats du Monde Informatique en région. Ils ont aussi eu l'occasion de faire un tour d'horizon des réponses technologiques adossées aux problématiques IT clés rencontrées par les entreprises.
Lors du premier débat consacré au réseau, Didier Jacquot, DSI du groupe Forco, a rappelé les problématiques qu'il a été amenées à résoudre, et dépassé les goulots d'étranglement liés à des débits faibles de l'ordre de 2 Mb/s en optant pour un boitier de compression de données. Pour le CHU de Reims et son DSI, Michaël Taine, la contrainte réseau est surtout induite par la nécessité de devoir assurer des services 24h/24 sans coupure étant donné la criticité du métier, en lien avec des structures externes d'urgence comme le SAMU. « On a mis en place une ligne supervisée par Orange pour basculer sur ce T0 en cas de besoin », a indiqué Michaël Taine. « Pour les autres flux réseau classiques on utilise Nagios pour la remontée d'alertes temps réel ». Du côté du groupe FDSEA 51, voix et data sont couplées sur des liens allant de 2 à 4 Mb/s qui suffisent pour l'instant bien que la vidéo conférence devrait sans doute nécessiter une augmentation de débits. « Nous faisons un écrêtement pour éviter les congestions, notre principale problématique étant de gérer les flux prioritaires comme ceux de la production sur Cegid », a expliqué Thierry Devigne, DSI de FDSEA 51.
Thierry Devigne (DSI Groupe FDSEA 51), Didier Jacquot (DSI Forco), Jean-François Louâpre (Vice-président du Cesin), Michaël Taine (DSI CHU de Reims) et Vincent Gérémia (DSI à temps partagé) ont été les grands témoins de l'édition 2017 de l'IT Tour Reims. (crédit : LMI)
Le rôle de gardien du temple de la DSI
Concernant le débat consacré à la datavisualisation, Vincent Gérémia DSI à temps partagé, a insisté sur la nécessité pour la DSI d'accompagner les métiers qui veulent se lancer dans la construction de ce type d'indicateurs par de l'expertise et de l'accompagnement. Lors de son arrivée au sein de l'OPCA Forco, Didier Jacquot a quant à lui raconter que les utilisateurs ont été pleinement satisfaits de l'arrivée de la solution Qliksense, allant même jusqu'à applaudir la qualité de la restitution des données. « Les visualisations sont sympas et cela n'est pas rébarbatif pour les utilisateurs qui ont énormément gagné en qualité des données », a expliqué Didier Jacquot. « Je ne vois pas de souci à laisser la main aux métiers dès lors que la DSI fixe les règles car je ne tiens pas à ce que cela altère la construction des indicateurs. La DSI a encore son rôle de gardien du temple ».
L'IT Tour est toujours, comme ici jeudi 9 novembre à Reims, l'occasion d'échanger entre pairs lors de la pause-déjeuner et du cocktail déjeunatoire. (crédit : LMI)
L'édition 2017 de l'IT Tour à Reims a été l'occasion, comme pour les précédentes étapes, d'ouvrir une pastille éditoriale consacrée au règlement général sur la protection des données personnelles dont l'échéance du 25 mai 2018 arrive à grands pas. Après une présentation des éléments de contexte et des risques juridiques de non conformité par Maître Céline Avignon, avocate au sein du cabinet Alain Bensoussan Avocats Lexing, le débat GDPR s'est ouvert. Jean-François Louâpre, vice-président du Cesin, est intervenu pour distinguer les différents niveaux d'urgence de mise en conformité en fonction de la taille et du secteur de l'entreprise, tandis que les DSI présents ont fait état de leur avancée - ou plutôt retard - en la matière. « On part de très loin sur GDPR », a lancé Didier Jacquot (DSI Groupe Forco), « Nous avons une vraie volonté d'y aller mais on sera en retard », lui a répondu en écho Thierry Devigne (DSI FDSEA 51). Pour nombre d'entreprises de la région, il s'avère même que la conformité ne serait-ce qu'avec Informatique et Libertés est déjà délicate, alors avec GDPR n'en parlons pas ? « Les entreprises savent qu'elles doivent se mettre en règle car cela va leur permettre de traiter un risque, mais les ressources autant que les moyens manquent », a prévenu Vincent Gérémia.
Quant au CHU de Reims, Michaël Taine a évoqué la refonte de son SI décisionnel qui, après avoir été au bout de SAP BO, a testé aussi Qlik pour la construction d'indicateurs financiers et RH, avec un résultat satisfaisant : « C'est en production, on nous dit que c'est plus moderne, avec une interface sympa », sans toutefois prévenir de la nécessité de former un peu quand même les utilisateurs bien que la solution s'avère très user friendly. Seul véritable organisme à se déclarer à l'heure à Reims : le CHU : « Cela fait un moment que l'on travaille dessus mais nous sommes très confrontés aux données de santé c'est dans la continuité. On aura au final un DPO de siège mais également des DPO sur les établissements », a précisé Michaël Taine.
Les acteurs locaux ont été à l'honneur lors de l'IT Tour 2017 à Reims avec les prises de parole lors du cocktail déjeunatoire de Ghislain Gagnoux (président de Numica et DSI de Plurial Novilla), Flore Simon (Chargé d'affaires et Innovation de Bpifrance) ou encore de Jean-François Louâpre (vice-président du Cesin), non présent sur la photo. (crédit : LMI)
Autres temps forts éditoriaux de la matinée : l'opportunité - ou pas - de stocker et sauvegarder ses données dans le cloud ou faire appel à des services managés. « Le back up as a service pour certains secteurs de la santé et de la défense, c'est niet », a tranché Vincent Gérémia. « Quand on est une petite entreprise du secteur industriel leader sur le tir de canon, on fait attention ». Un souci de confiance qui n'est manifestement pas encore dépassé, surtout lorsqu'il s'agit de confier ses données à un prestataire étranger. « Nous avons fait un choix pragmatique de rester en France, sur Strasbourg avec réplication asynchrone et envoi de nos VM sur un serveur externe », a fait savoir de son côté Thierry Devigne.
En fin de matinée, un zoom a été fait sur les projets en transformation digitale du CHU de Reims au travers de deux grands projets. Tout d'abord celui lié à la prise en charge patient, pré-enregistré sur Internet, et pouvant accéder à ses données médicales post opératoire, et puis un autre orienté mobilité, bien que tous les freins sont loin d'être levés. « Des POC ont été fait mais il s'est révélé que les tablettes n'étaient las les outils les mieux adaptés. On essaie de séduire une population réfractaire, ce qu'il faut c'est ne pas imposer les outils mais une gouvernance pour démontrer les besoins. »