Le tour de France 2015 de la rédaction du Monde Informatique a débuté avec une première étape à Lyon mardi 22 septembre qui a réunit plus de 70 participants. Retour sur les moments forts des interventions des grands témoins.
Analytique et big data
Les échanges de la matinée-débats organisée par la rédaction du Monde Informatique ont débuté sur les chapeaux de roues avec le DSI du groupe LDLC.com : « Ce n'est pas parce que je n'ai pas de Hadoop que je ne fais pas de big data », a pointé Denis Mennesson. Pour lui, il ne faut pas perdre de vue que le plus grand intérêt du big data s’appuie surtout sur la capacité des entreprises à extraire et donner du sens à leurs données plus que sur la mise en place d’outils. En tant que chargé de mission réseau interministériel des SI et de communication à la préfecture du Rhône, Jean Noël Ponnelle a levé le voile sur un projet de SI géographique regroupant des jeux de données de tous horizons (cadastrales, économiques, énergétiques…) dont l’exploitation ne peut se faire qu’en cohérence avec les outils de l’Etat déjà mis en œuvre. Eric Boson, IT Manager EMEA, Sigma-Aldrich France a quant à lui mis en avant les bonnes pratiques et bénéfices de la mise en place de solutions de traitement analytiques des données de toute taille au travers des retours d’expérience exprimés dans le cadre du groupe de discussion sur les datas qu’il anime au sein de l’Adira. Enfin, un éclairage juridique a été apporté par Raphaël Peuchot, Avocat chez Fourmann & Peuchot, qui a alerté sur la responsabilité juridique liée à l’exploitation de données privatives enrichies pouvant être accédées maintenant par une multitude d’acteurs.
Transformation numérique
« Avec la transformation digitale, on se dirige vers une dilution de la DSI par rapport aux métiers ». L’affirmation de Nicolas D’ambrosio, Chief Digital Officier d’Avipur, n’a pas manqué de susciter des réactions dans un contexte où la DSI se trouve être de plus en plus « challengée » par les métiers qui vont parfois jusqu’à les contourner pour mener à bien leurs projets. « Avec la transformation digitale, on voit se développer dans les entreprises du shadow IT 2.0 », a renchérit Eric Boson. N’ayant pas mis en place de direction digitale et souhaitant qu’elle soit poussée par la direction informatique du groupe, LDLC.com compte bien s’appuyer sur les différents community managers pour la mettre en place. Une transformation digitale qui s’est par ailleurs accompagnée par l’éclosion d’une direction SEO en 2012 pour améliorer l’efficacité des actions online menées par le groupe.
Sécurité
Afin de donner la possibilité aux collaborateurs d’accéder aux indicateurs métiers en mobilité, LDLC n’y est pas allé par quatre chemins en mettant en place de tunnels VPN chiffrés afin d’assurer une parfaite étanchéité entre ses différents réseaux. « Il y avait un besoin de permettre des accès partagés depuis n’importe où mais pour des questions de sécurité nous ne sommes pas allés jusqu’à mettre en place les solutions de partage de documents type Dropbox utilisés à titre privé par les collaborateurs », a indiqué Denis Mennesson qui précise par ailleurs avoir opté pour OneDrive de Microsoft pour répondre à ce besoin. Quant aux objets connectés, ces derniers vont constituer un point de vigilance pour le groupe qui compte parmi ses employés une nombreuse population geek friande de ces terminaux mais dont la sécurité reste pour l’heure défaillante. « Il faut penser à inclure dans sa politique de sécurité des SI un volet informatique et libertés, un volet sur la gestion des risques logiciels
Gestion de contenus et impression à l’heure des RSE
Ayant acquis beaucoup d’expérience en matière de mise en place de réseaux sociaux d’entreprise, le directeur digital d’Avipur a pris la décision de supprimer l’intranet de l’entreprise au profit d’un RSE. Une décision dont la conséquence a eu de quoi surprendre : « La perte de l'intranet a permis de remettre à plat la hiérarchie de l'entreprise », a expliqué Nicolas D'ambrosio. Sur le RSE, sont présentes toutes sortes d’informations (corporate, métier…) mais également des espaces d’échanges et communautaires qui n’existent nulle part ailleurs. Une façon, certes sans concession, de faire du RSE un point de passage obligé. « Nous réfléchissons à la mise en place d’un outil permettant d’unifier le collaboratif qui existe pour le moment sous forme d’embryons de sites collaboratifs sachant que plusieurs ministères ont développé des sites collaboratifs sous Alfresco, Joomla et Spip », a fait savoir de son côté Jean Noël Ponnelle, chargé de mission Réseau Interministériel des SI et de communication à la Préfecture du Rhône.
Virtualisation
« Notre stratégie c'est d'accueillir la virtualisation à presque tous les étages », a expliqué Jean Noël Ponnelle. Prévoyant de refondre l’infrastructure dans un datacenter évolutif, la préfecture du Rhône-Alpes avance sur son projet avec pour objectif de déboucher sur le déploiement de bureaux virtuels sur l’ensemble du parc à horizon 2019. Pour le moment, 45% des postes informatiques, soit près de 800, sont concernés. Côté réseau, le projet de virtualisation est quasiment couvert à 100% tandis qu’il est en cours pour ce qui concerne le stockage. « Nous utilisons depuis 2004 VMware pour virtualiser nos serveurs ce qui nous a amené de la souplesse pour déplacer des machines virtuelles à chaud et assurer la continuité de services tout en continuant à augmenter la puissance de nos serveurs web et de messagerie », a expliqué Denis Mennesson. « Nous menons une réflexion globale d’externalisation de l’architecture et de remise à plat des couches basses d’infrastructure de notre backbone pour aller vers des technologies plus récentes, pourquoi pas sur Windows Azure ».
La rédaction du Monde Informatique vous donne rendez-vous le jeudi 8 octobre pour la prochaine étape de l'IT Tour 2015 à Nantes. Pour consulter le programme et/ou vous inscrire, rendez-vous à cette adresse.