Après la décision du Tribunal Administratif de Montreuil qui a privé le datacenter PAR7 d’Interxion France à La Courneuve (1-3 rue Rateau) d’autorisation d’exploitation le 15 octobre dernier, on attendait la décision du préfet de Seine-Saint-Denis, Philippe Galli, sur la poursuite d’activité. C’est désormais chose faite et sans surprise un nouvel arrêté préfectoral (du 29 octobre 2015 cette fois voir page 4) autorise la poursuite provisoire de l’activité du centre de calcul dans une zone particulièrement dense de la région parisienne. Interxion, qui avait refusé de commenter la décision du Tribunal Administratif, à cette fois envoyé un communiqué de presse pour se féliciter de la décision du préfet. L’avocate de la l’association Urbaxion 93, à l’origine de la plainte, nous avait signifié que la poursuite de l’exploitation était l’hypothèse la plus probable. Après une inspection des installations le 22 octobre, un rapport préconise en effet de ne pas suspendre les activités. Le préfet met toutefois Interxion en demeure de déposer un nouveau dossier de demande d’autorisation d’exploitation dans un délai de quatre mois à compter de la notification de l’arrêté du 29 octobre.
Bia du 29 octobre 2015.pdf by LMI
Reste que cette affaire pose le problème du développement des datacenters en Ile-de-France et dans le reste de l’Hexagone avec la prolifération de l’hébergement, des services cloud et des apps mobiles. Le Nord de Paris est ainsi parsemé de centres de calcul. Le site Datacentermap, qui est loin d’être exhaustif, recense une cinquantaine de datacenters en colocation dans Paris et sa proche couronne, auxquels il faut ajouter ceux des entreprises et des SSII comme celui de Capgemini près du Stade de France. Et les extensions vont bon train comme sur le site de Global Switch Paris à Clichy, qui ne figure pas sur la carte pour des raisons de sécurité.
Le Nord de Paris est truffé de datacenters.
Le problème d’Interxion à La Courneuve vient bien illustrer le problème de cet essor sous contraintes des datacenters selon l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile de France. ce dernier explique que les trois principales plaques sont le centre de Paris, la Défense et Plaine Commune. Avec une quinzaine de datacenters, cette zone est une des plus denses d’Europe selon Daniel Thépin, chargé d’études département économie à l’IAU IDF. Quatre impératifs dictent en fait l’emplacement de ces centres de calcul, à savoir un mètre carré bon marché hors zone inondable, des liens très haut débit à proximité et la proximité de centres économiques sans oublier de fortes capacités en alimentation électrique. L’Ile de France se situe au troisième rang européen – ex aequo avec Amsterdam - pour le nombre de datacenters derrière Londres et Francfort. Si ces centres ne créent pas beaucoup d’emplois, ils contribuent au développement de l’économie numérique en apportant des ressources meilleur marché aux start-ups et aux entreprises traditionnelles. A condition de s’installer dans des zones dépourvues d'habitation, ce qui ne manque pas dans certaines friches industrielles en Seine-Saint-Denis.