Monsieur Weiliang Shi, pouvez-vous nous résumer votre parcours ?
J'ai poursuivi mes études en France en 2002 dans une école de commerce, leCentre d’Etudes Supérieures Européennes de Management. Je parle donc français. J’ai ensuite passé dix ans en Afrique, à travailler dans différents domaines, et notamment dans les télécoms et le BtoB. Avant d’arriver en France, j’avais terminé mes études d’ingénieur à l’Université de Tongji Shangaï. Je suis le président de Huawei France depuis 2017, mais je suis revenu en Europe en 2015. J’ai passé 20 ans en Chine, 10 ans en Afrique et 10 ans en Europe au total.
Pouvez-vous nous faire un panorama des activités de Huawei France dans le domaine des télécoms et des infrastructures destinées aux entreprises.
En France, Huawei se concentre sur 3 verticales au cœur des télécommunications : la connectivité à destination des opérateurs et des entreprises, les terminaux intelligents et les services aux entreprises. La première activité, c'est notre activité de base. Nous sommes arrivés en France en 2003 pour construire le réseau des opérateurs télécoms. Donc, tout ce qui concerne le réseau fixe et le réseau mobile, c'est notre métier. Au début, nous avons uniquement travaillé sur l’ADSL. Les Dslam sont les produits à la base des connexions Internet. C'était encore France Télécom à cette époque.
À cette période, la téléphonie mobile existait déjà. C'était la 2G encore en 2003, avec des sociétés que vous connaissez. A l'époque, la 2G n'était pas encore capable de se connecter à Internet. C'était juste utilisé pour la voix. Nous commencions aussi à entrer dans la téléphonie mobile. En 2005, 2008 et surtout en 2010, avec la nouvelle révolution : le passage de la 2G à la 3G, puis à la 4G. Le passage de la 2G à la 3G a été long, mais le passage de la 3G à la 4G a été très court. Installer la 2G a pris 10 ans, le temps de déployer tous les sites en Chine, en France et en Europe à partir de 2001. Mais après, nous avons commencé à déployer la 3G en 2008. Sur une période très courte, juste deux/trois ans. Ensuite la 3G a été remplacée par la 4G pour un débit dix fois plus rapide.
C’est à ce moment-là que Huawei a commencé à beaucoup investir dans les réseaux mobiles 4G et aujourd’hui nous sommes les leaders pour la 5G partout dans le monde. La 5G est encore 10 fois plus rapide que la 4G. C'est une autre révolution. Ce n'est pas une technologie disruptive, mais c'est une étape révolutionnaire pour les technologies mobiles. Le haut débit est plus rapide. Donc aujourd'hui, on peut parfaitement travailler à distance avec un téléphone mobile alors qu’auparavant on était obligé d’utiliser un ordinateur portable. On peut travailler partout dans le monde, même dans un avion. Vous pouvez avoir un accès à Internet avec la 5G. C'est la première activité de Huawei.
Notre deuxième activité, ce sont les terminaux mobiles avec les smartphones notamment et la troisième activité, c'est le BtoB, autrement dit le service aux entreprises. À partir de 2010, nous avons estimé que notre savoir-faire et notre expérience dans les télécoms, très appréciées par nos clients, pouvaient aussi aider à accompagner les entreprises dans leur transformation digitale.
Il y a 10 ans, beaucoup d’entreprises commençaient à comprendre et à parler de digitalisation. Les sociétés ne bougeaient pas vite, car elles hésitaient à investir dans la digitalisation. Il y a beaucoup de grands groupes qui hésitaient à la faire. Comment équilibrer son investissement dans le réseau actuel et dans celui de l'avenir ? Il y a un rééquilibre aujourd’hui ; après la Covid, nous voyons une accélération. Aujourd'hui, ça n'est plus la même question : allez-vous investir ou juste vivre mieux ? Maintenant, la question, c'est : allez-vous survivre si vous n'avez pas la digitalisation ?
Quelles solutions mettez-vous en avant dans cette activité BtoB pour accompagner les entreprises dans leur transformation numérique ?
Nous avons beaucoup de solutions. Je vous donne quelques exemples. Nous avons accumulé beaucoup d'expérience avec notre activité dans les télécoms dans toutes les grandes sociétés. Notamment, les moyens pour se connecter à Internet en haut débit. Donc, ce n'est pas aujourd'hui seulement la responsabilité des opérateurs télécoms. Les grands groupes doivent aussi penser à mettre en place leurs infrastructures. Par exemple, le data center pourrait être plus rapide et être mieux utilisé parce que maintenant, il y a beaucoup de data. Les emails avaient auparavant moins de 2 mégas de données. Maintenant, les emails c'est presque 200 mégas. Certains envoient des emails avec une pièce jointe de 20 à 30 mégas, c'est devenu facile. Chaque jour, on peut recevoir plus de 300 ou 400 emails dans la journée, c'est devenu normal.
Après, la stratégie des entreprises a évolué. Quand je parle avec des clients dans la grande distribution, ils m’ont tous confirmé que le seul marché en croissance aujourd’hui c'est la Chine. Avec le confinement les magasins ont aussi fermé. Pour les boutiques dans les aéroports, c’était vraiment catastrophique. En Chine, surtout avec les nouvelles générations, le shopping sur Internet s’est beaucoup développé. Il y a un très grand réseau aujourd'hui en Chine pour la livraison express en 24 heures. Donc, pour éviter toutes les possibilités d'être infecté par la Covid, les nouvelles générations ont vraiment pris l'habitude de consommer sur Internet et, dans le reste du monde, c’est la même chose avec les magasins fermés. Si vous n'êtes pas prêt, vous n'avez plus de moyens de vendre vos produits sur Internet.
Ma question suivante porte sur un sujet sensible en ce moment, c'est la 5G, notamment la 5G en France. Vous avez été écarté des programmes 5G chez les principaux opérateurs télécoms français, mais avez-vous des projets privés avec des entreprises industrielles importantes pour couvrir les besoins data et IoT en France?
En France, nous n’avons pas encore de réseau privé avec les entreprises car les fréquences n’ont pas été distribuées aux entreprises privées. Il y a des discussions entre l'Arcep et les opérateurs, et aussi avec les grandes entreprises, mais ils n’ont pas encore pris de décisions. Mais à mon avis, pourquoi pas ? Parce qu’en Allemagne, ils ont déjà décidé de distribuer certaines fréquences. Pas beaucoup, parce que les opérateurs couvrent la majorité de la population et de grands volumes d’utilisateurs. Mais pour les sociétés privées, c'est juste les usines et quelques domaines très précis. Dans l'automobile en Allemagne, ils ont demandé d'avoir 5 mégas ou 10 mégas pour leurs propres usages. Dans certains endroits, ils estiment que les opérateurs prendront plus de temps pour les couvrir avec un réseau 5G. Les besoins concernent par exemple la voiture autonome et la logistique dans les entrepôts.
Avez-vous des projets dans la 5G avec des déclinaisons en slicing ?
C’est l’une des fonctions de la 5G opérable dans un réseau privé ou un réseau public. Elle permet de répondre aux besoins de différents clients et demandes avec des conditions de bande passante sécurisée. Cela, nous pouvons le proposer. On peut dire qu’un acteur de l'industrie automobile peut avoir un slicing dans une couche et un autre industriel dans une autre couche. Et, Internet encore une autre couche.
Mais après, la question, c'est que certaines industries, par exemple en Allemagne, ne peuvent pas attendre que les opérateurs couvrent certaines zones blanches ou banlieues. Ils préfèrent construire et investir par eux-mêmes pour couvrir leurs besoins dans des entrepôts par exemple. Quand je parle d’entrepôts, on peut citer par exemple DHL ou des sociétés qui n’ont pas d’entrepôts dans des zones très denses, ils sont plutôt dans des zones non denses. Et selon les opérateurs, ce n'est pas toujours la priorité.
Et pour être précis, en Allemagne, vous avez déjà des projets de ce type ? Oui, c'est ça. Et on peut les citer.
Je peux vous dire que nous avons déjà travaillé avec les sociétés privées, surtout dans l'automobile. On a forte présence en Allemagne, même pour la 5G. Aujourd'hui, nous commençons à travailler avec les sociétés privées.
Revenons sur la France, l’activité de Huawei France a démarré en 2003. Combien de salariés avez-vous aujourd'hui en France ? Et plus précisément pour la partie, on va dire business entreprises infrastructures.
Oui, tout à fait. Nous avons commencé en 2003 en France avec une petite équipe de 15 à 20 personnes. Le premier contrat signé était d’un montant de 30 000 dollars. C'était avec 9 Telecom. Après 17 ans, en 2020, nous avons plus de 1 000 employés en France. Nous avons l’activité réseaux télécoms, BtoB et BtoC. Nous avons lancé l’activité BtoC en 2010 et ensuite lancé de la R&D en France. Nous avons décidé d'investir. C'est-à-dire de recruter des ingénieurs, qui travaillent avec les universités et les centres de recherche français. En France, nous avons plus de 200 personnes en R&D et, cette année, nous allons encore recruter des ingénieurs et des doctorants pour les études de base. C'est important pour la 5G notamment. Quand on dit 5G, c’est quoi au fond ? Ce sont des algorithmes. Notre équipe de recherche française avec Merouane Debbah à sa tête, a beaucoup contribué à la 5G. Nous avons vraiment investi en France pour la 5G, avoir l'avantage avec nos algorithmes. Nous avons également un centre de recherche à Sophia Antipolis, avec une trentaine de personnes, qui travaille aussi sur les algorithmes, mais pour améliorer les images lorsque les conditions de prise de vue ne sont pas bonnes.
Alors, vous avez combien de personnes qui sont sur la partie entreprise ?
Nous avons plus de 1 000 personnes en France. En BtoB c’est plus difficile de définir le nombre, car des personnes peuvent contribuer à plusieurs activités. On a 80 à 100 personnes qui travaillent pour les RH et pour la finance qui servent tous les départements. Uniquement sur le service aux entreprises, nous avons plus de 100 personnes, entre 100 et 120 environ.
Pouvez-vous nous donner la répartition du chiffre d’affaires en ces différentes activités en pourcentage?
La répartition change chaque année. Pourquoi la répartition change chaque année ? Parce que les télécoms aujourd’hui ne connaissent pas de grande croissance. Même avec l’arrivée de la 5G, les opérateurs n’investissent pas plus dans les télécoms. Chez tous les opérateurs, l'investissement est assez stable chaque année. Quand de l’argent est investi, la rentabilité doit être rapide. C'est pour cette raison que la rentabilité dans les télécoms est assez faible. Les tarifs payés par les consommateurs ne sont pas élevés par rapport aux pays voisins comme l’Allemagne, mais aussi l’Angleterre. Les prix sont beaucoup plus élevés. J'ai travaillé deux ans en Angleterre et je réglais 75 livres sterling par mois pour avoir le même débit qu’en France. Et en France, je payais 20 euros pour un forfait. Il y a beaucoup de compétitivité en France entre les opérateurs télécoms. Et si on regarde le taux de pénétration dans les télécoms, beaucoup de gens ont au moins deux téléphones et deux cartes SIM. Le taux de pénétration a déjà dépassé les 100 %, et il n'y a pas intérêt à changer de forfait juste pour une baisse de 2 ou 3 euros. Maintenant, nous allons regarder si l’arrivée de la 5G va changer quelque chose Nous estimons que le marché des télécoms est assez saturé. Il n'y a pas d’intérêt à faire de la croissance sur ce marché. On a 20 % de parts de marché.
Par contre, pour le BtoB, nous progressons chaque année. Les clients ont beaucoup apprécié notre contribution dans leur transformation digitale. Nous avons, comme je le disais plus de 100 personnes. On va continuer à recruter et monter jusqu'à 400 personnes ou 500 personnes dans les prochains 5 à 8 ans. L’objectif est d’atteindre la même taille que dans les télécoms. Et pas seulement à destination des grands groupes. Nous avons l'habitude de travailler pour les grands groupes dans les Telecom. Il n’y a que 300 clients dans le monde entier. En France, on a seulement 4 clients dans les télécoms. Mais pour le BtoB, aujourd'hui, nous travaillons déjà avec la moitié des entreprises du CAC40. Nous commençons par-là, mais nous trouvons aussi qu’il est très important des travailler avec les PME/PMI, surtout en régions, car elles n'ont pas beaucoup de choix. Elles peuvent travailler avec les marques connues, des fournisseurs américains. Elles n'ont pas d'autres possibilités. Mais elles commencent à entendre parler de nous, elles sont intéressées. Nous avons créé notre réseau avec des partenaires à valeur ajoutée.
Quels sont vos principaux grossistes et revendeurs ?
Nous travaillons avec des distributeurs très connus comme ALSO France, Arrows ou Azenn. Nous avons également créé un programme de certifications et de formation pour développer notre réseau de revendeurs.
Avez-vous connu des problèmes de pénuries de composants dans la livraison de serveurs (contrôleurs x86), de baies de stockage (contrôleurs x86) ou d’équipements réseau (contrôleurs x86 et ASIC) pour cause de pandémie, mais également de sanctions américaines ?
Ce sont deux questions différentes. Pour la Covid, nous avions anticipé grâce à l’expérience que nous avons déjà eue en Chine. Nous avons mobilisé 200 ingénieurs sur le territoire français et livré 60 tonnes de matériel en France par avion. Nous avions prévu qu'après le confinement, il y aurait beaucoup de demandes pour augmenter la capacité des réseaux avec le développement du télétravail. Les gens sont restés confinés à la maison pendant 3 ou 4 mois. Donc, il y a eu beaucoup de demandes pour augmenter la capacité des réseaux. Et, nous avons utilisé tout le matériel livré. Le deuxième jour, après le confinement, nous avons reçu un appel de SFR afin d'augmenter les capacités dans les hôpitaux. Nos clients qui couvrent aujourd'hui les réseaux, dans les hôpitaux, dans les universités et dans beaucoup de secteurs publics, nous ont demandé de les aider à augmenter leurs capacités parce qu'il y a beaucoup d'appels. En fin de journée, les réseaux étaient 10 fois plus saturés que dans un cadre normal. Nous avons mobilisé des ingénieurs, en les protégeant avec sérieux, pour aller changer et configurer les cartes dans les équipements réseau. En régions, nous avons aussi mobilisé beaucoup d'ingénieurs pour augmenter les capacités des réseaux télécoms. C’est pourquoi je vous ai dit que j’étais assez confiant pour le niveau d’activité. La Covid accélère la digitalisation parce que si vous regardez, le chiffre d'affaires pour Huawei et les opérateurs, tout le monde a augmenté son chiffre d’affaires. Pourquoi les opérateurs ont connu une augmentation de leur chiffre d'affaires ? Parce qu’ils ont augmenté leurs capacités. Il y a énormément de demandes pour augmenter les capactiés qui sont en cours de traitement. Soit à la maison, soit dans les zones qui ne sont pas bien couvertes.
Pouvons-nous revenir sur la question sur le problème de pénurie et à la deuxième partie sur l'embargo américain ?
C’est un point très important, mais avant de répondre, il est nécessaire de comprendre l'origine de cette question. Chez Huawei nous sommes totalement contre cet embargo, totalement contre cette intervention politique parce que nous sommes une société privée, 100 % détenue par ses employés. On compte près de 200 000 employés, avec 90 000 employés détenant la société et notre fondateur possédant seulement 1 % du capital. Il est le premier actionnaire. Je suis actionnaire de la société comme certains de mes collègues. Nous ne sommes pas contrôlés par le gouvernement chinois, ni par le gouvernement américain. Il n'y a aucune société, aucune administration ou politique qui nous demande de faire quoi que ce soit. Nous ne l'accepterions jamais. En tant que société privée, nous sommes contre toute intervention, toute ingérence politique.
Le deuxième point, c'est qu’il faut comprendre pourquoi nous sommes attaqués. C'est important. Huawei n'est pas la première société à être victime de l’embargo américain. Nous ne sommes pas la première et nous ne serons pas la dernière. Il y a beaucoup de sociétés, même des sociétés françaises, qui sont sanctionnées par les Américains. Pourquoi sommes-nous exposés de la sorte ?… Peut-être parce ce que nous sommes la seule société dans le monde à refuser les sanctions américaines. Nous ne voulons pas payer les pénalités parce que nous ne sommes pas en tort. Nous n’avons pas d’activité aux États-Unis alors pourquoi les États-Unis nous interdissent de travailler avec les sociétés européennes, nous interdissent de travailler pour les sociétés dans le reste du monde. Nous ne sommes pas d'accord avec ça.
Toutes nos technologies ont été créées pas nos ingénieurs. Nous avons plus de 70 000 ingénieurs et, chaque année, nous investissons plus de 15 milliards de dollars en R&D. Alors, pourquoi ne pouvons-nous pas vendre notre technologie aux sociétés qui ont en besoin ? Il n'y a pas de raison. Nous sommes une société privée dans un marché libre.
Vous avez beaucoup de fournisseurs de technologies qui sont américains, qui utilisent des brevets américains. Aujourd'hui, quand on regarde l'industrie des composants, il y a les designers et les fondeurs. Vous avez des gens comme Intel qui sont designer et fondeur. Sinon, ce sont des sociétés, comme TSMC à Taïwan, mais qui respectent aussi l'embargo américain. Ce qui fait que c'est la situation est très compliquée. Et si aujourd'hui, vous avez une pénurie de composants clés ou de processeurs serveurs, Asic il n’y a pas vraiment d'alternative. Comment faites-vous pour justement assurer la continuité et la livraison des produits ?
Si Huawei n’avait pas de solution alternative, si nous ne gérions pas bien notre chaîne d'approvisionnement, nous n’aurions pas pris le risque de dire non aux États-Unis. Beaucoup de sociétés sont obligées de céder et sont forcées de dire oui. Pourquoi ? Parce qu’elles n'ont pas les moyens d’éviter la rupture de leur chaîne d'approvisionnement.
Chaque année, nous achetons plus de 10 milliards de dollars de composants aux fournisseurs américains et si on regarde notre chiffre d'affaires sur les 9 premiers mois de l’année (2020), nous avons une progression de 9,9 % du chiffre d'affaires. C'est vrai que nous avons habituellement une progression en valeur de 10 à 20 % chaque année. Si nous connaissons une baisse de notre taux de croissance, il reste largement positif, et surtout nous sommes en mesure d’approvisionner nos clients et nos partenaires.
Et pour la France plus précisément ?
Pour la France, nous avons enregistré une croissance de 15 % sur les trois premiers trimestres 2020. C'est plus que le marché moyen. Et, je parle uniquement des télécoms, pour les solutions entreprises, nous avons augmenté notre chiffre d’affaires de 30 %. Les télécoms, comme je vous l’ai déjà dit reste assez stable.
Et quelle partie augmente le plus pour la partie BtoB ?
Le moteur, c'est le stockage. Le stockage et l’intelligence artificielle. Quand je parle d'IA, ce ne sont pas les données, mais le monitoring et l’automatisation des infrastructures avec les serveurs Atlas. Nous sommes aujourd'hui le seul concurrent avec des solutions accélératrices alternatives à Nvidia. Les produits Atlas sont appréciés par les clients français, notamment dans la restauration avec un contrat de 400 millions de dollars en IA pour ses restaurants d’entreprise un peu partout dans le monde. Des caméras identifient la nourriture sur les plateaux des clients et les ressources IA calculent automatiquement l’addition.
Vos principaux concurrents américains sur le marché des infrastructures se dirigent vers un modèle abonnement Everything-as-a-Service, avez-vous engagé des initiatives dans ce sens ?
Nous ne proposons pas en ce modèle inspiré du cloud pay as you use hormis avec notre partenaire OBS pour le cloud. Pour le reste, nous ne proposons pas ce modèle qui ressemble à de l'infogérance.