Le rapport 2007 de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques) est l'occasion de prendre la mesure des évolutions des différents marchés qui composent le paysage télécom français. L'an dernier, le secteur gagnant sur presque tous les tableaux fut celui de la téléphonie mobile tandis que celui de l'accès Internet, nettement plus concurrentiel, poursuit une croissance de bon aloi. Sur un marché total en croissance de 3,7%, à 42,5 Md€, la téléphonie mobile progresse de 5,7% pour, à 17,8 Md€, se rapprocher de la moitié du marché total et dépasser nettement la téléphonie fixe. Le secteur est d'ores et déjà celui qui génère les meilleures marges. Il suffit de regarder le ratio entre le chiffre d'affaires (17,8 Md€) et le nombre de minutes consommées (99,6 Md, +6%) et de le comparer avec celui de la téléphonie fixe qui n'engrange que 11 Md€ (-3,3%) en échange de 105,2 Md de minutes consommées (-0,4%). Un écart artificiellement réduit par le fait que la part de l'abonnement dans le chiffre d'affaires du fixe culmine à 57%. Il n'était que de 31% en 1998. La téléphonie mobile totalise 55,3 millions d'abonnés (+7,1%). 17 millions d'abonnements à un FAI fin 2007 [[page]] Toutefois, l'Arcep ne s'étend pas sur les piètres résultats de la 3G (5,9 millions d'abonnés fin 2007). Comptabilisée sous le terme de transport de données, elle ne représente toujours que 15% du chiffre d'affaires mobile (+17%), soit à peine un gain de deux points par rapport à 2006. On est encore loin d'un décollage promis depuis des années et d'une convergence mobile-Internet effective. C'est sur l'accès Internet que l'on constate la plus forte croissance de CA avec une progression de 22,3% (à 4,6 Md€), la meilleure depuis 2003. Mais le secteur ne pèse que 11% du marché total. Le nombre d'abonnements à un FAI atteignait 17 millions fin 2007, en hausse de 11,8%. Une hausse impressionnante, celui du CA des abonnements à la voix sur IP qui augmente de 155% à 508 M€. Le parc de lignes totalement dégroupées atteint 3,78 millions (+75,3%). Pendant de cette bonne tenue des accès Internet, les revenus tirés des services de capacités (liaisons louées et transport de données sur réseaux fixes) diminuent plus fortement qu'en 2006 (-4,7% en 2007 contre -2,2% l'année précédente). Pour finir, on notera que deux ans après la libéralisation sauvage des services de renseignements, le chiffre d'affaires du secteur est toujours inférieur à celui d'avant la flambée injustifiée des prix qu'elle a entraînée.