Interdire les réseaux sociaux en entreprise est une mauvaise idée
Impossible d'y échapper, les réseaux sociaux sont partout, même en entreprise. Les ressources humaines et les directions voient souvent cette prolifération d'un mauvais oeil. Une étude publiée par TUC déculpabilise pourtant les salariés qui s'octroient une petite escapade sur MySpace, Bebo et autres Facebook
D'après le Trades Union Congress (TUC), les entreprises qui bannissent totalement les connexions aux réseaux sociaux devraient revoir leur copie. La fédération des syndicats britanniques juge en effet « excessive » l'interdiction complète de ces sites sur le lieu de travail. Vu le battage médiatique grandissant autour de l'utilisation de ces sites, le TUC a donc décidé de publier quelques conseils, destinés à la fois aux employeurs et aux salariés. John Wood, porte-parole du TUC, explique en effet : « dans le passé, les employeurs ont toujours toléré une certaine utilisation du web par leurs salariés, et il n'y a aucune raison que cela change ».
L'étude met en exergue la recrudescence du nombre d'entreprises faisant appel à des outils logiciels sophistiqués pour empêcher l'accès aux réseaux sociaux. Un sondage réalisé par Sophos PLC (spécialisé dans la sécurité) auprès de 600 personnes révèle par exemple que 43% d'entre elles observent un blocage complet vers Facebook, alors que 7% constatent que seules les demandes d'accès liées à l'activité de l'entreprise sont acceptées. Parmi les 50% restant, 8% des personnes interrogées estiment que si leur entreprise n'a pas encore procédé à ce type de restriction, c'est par crainte des réactions des salariés. La principale peur des entreprises concerne une baisse de productivité des employés, mais aussi la hantise de voir apparaître des informations confidentielles sur Internet.
Mettre en place une politique de « bonne conduite » plutôt que punir
« La simple répression d'une pratique qui est de toute manière destinée à s'amplifier n'est pas la bonne solution », indique Brendan Barber, secrétaire général du TUC. « Il est certes inadmissible que les salariés passent des heures sur ce genre de sites, mais quelques minutes passées à surfer peuvent toutefois s'avérer positives pour l'entreprise elle-même », précise encore TUC. A la place de la répression pure et dure, la fédération encourage les entreprises à mettre en place une politique de bonne conduite « clairement définie, mais ouverte » concernant l'utilisation de tels sites. « Cette étape est cruciale, souligne l'étude, car l'appartenance à un réseau social est en passe de devenir la norme ».
Le TUC est une fédération regroupant 59 syndicats britanniques, qui représentent six millions et demi de salariés.