En général, les annonces de licenciements imminents sont souvent le signe d’un ralentissement sévère de l’activité. Mais cela n'a pas vraiment été le cas d’Intel. Le fondeur a enregistré un bénéfice net de 2 milliards de dollars, équivalent à l’an dernier, et une augmentation de ses revenus de 7 % à 13,7 milliards de dollars. Certes, c’est un peu moins bien que ce qu’attendaient les analystes, qui avaient tablé sur des bénéfices à 13,8 milliards de dollars et une augmentation de ses actions de 47 cents, contre les 42 cents annoncés par l’entreprise. Celle-ci a également signalé une charge de 1,2 milliard de dollars pour la restructuration. Mais l’essentiel de tout cela, c’est que le chiffre d'affaires d’Intel a été tiré par toute autre chose que l’activité PC. Le Computing Group Client a enregistré des revenus de 7,5 milliards de dollars, en baisse séquentielle de 14 %.
Dans une note de service, le CEO, Brian Krzanich, a exposé sa nouvelle stratégie. « Au cours de la dernière année, nos résultats montrent que nos choix stratégiques sont pertinents et que nous disposons d’une base solide pour assurer notre croissance », a-t-il déclaré. « Nous devons maintenant encourager cette dynamique et miser sur nos atouts. Ces changements nous engagent sur le long terme pour faire d’Intel le leader du monde connecté et intelligent », a ajouté le CEO. « J’ai confiance et je sais que nous pouvons devenir une entreprise plus productive, dont les activités toucheront de plus grands marchés, dans des domaines pointus ». Les déclarations d'Intel ne sont pas vraiment surprenantes, car l’entreprise a déjà amorcé sa transition depuis janvier. Il y a peu, avec le déclin des marchés de la tablette, du mobile et des PC, les analystes commençaient à prédire un ralentissement de la vente de processeurs. Reste que, l’éloignement d’Intel du marché du PC provoque chaque fois des ondes de choc dans la Silicon Valley.
L'IOT progresse de 22% en un an
Intel a déclaré que ses principaux vecteurs de croissance reposeraient sur le datacenter et l'Internet des objets, un marché tourné vers le cloud et un autre vers des milliards d’appareils intelligents connectés. Le Data Center Group d'Intel a enregistré à un an d’intervalle une augmentation de 9 % du chiffre d'affaires à 4 milliards de dollars, tandis que son groupe IoT affiche un bond de 22 % sur la même période, à 651 millions de dollars. En ce qui concerne les autres divisions d'Intel, le Non-Volatile Memory Solutions Group, également remanié, affiche un chiffre d'affaires en baisse de 6 % à 557 millions de dollars, et l’Intel Security Group gagne 12 % à 537 millions de dollars.
Le directeur financier en poste, Stacy Smith, changera également d’affectation : il supervisera les ventes, la fabrication et les opérations. Comme l’a déclaré l’entreprise, les licenciements prendront effet dès maintenant et seront étalés jusqu'à la mi-2017. « Intel va procéder à des consolidations de sites au niveau mondial, combiner des départs volontaires et involontaires, et réévaluer ses programmes ». Selon le fondeur, « ces licenciements permettront à l’entreprise d’économiser environ 750 millions de dollars cette année, et 1,4 milliard de dollars par an à partir de la mi-2017 ».