L'éditeur Infor a montré l'an dernier, lors de sa conférence utilisateurs à Paris, comment il articulait de façon cohérente son riche catalogue applicatif autour d'une architecture middleware baptisée ION. Le fruit de plusieurs années de développement. ION présente l'avantage d'assurer l'échange de données entre les applications sur la base d'un couplage lâche, en s'appuyant sur le langage XML. Quant aux utilisateurs, ils se voient proposer une interface fédératrice pour accéder aux données, effectuer des recherches, collaborer et exploiter les fonctions de business intelligence (reporting et analyse). Ces dernières sont installées au-dessus de Business Vault, référentiel commun aux différents logiciels utilisés dans lequel sont transférées les informations à analyser. En extrayant ainsi les mécanismes d'infrastructure et de BI hors des applications, Infor a voulu simplifier l'intégration entre les logiciels, a rappelé ce matin Charles Phillips, CEO d'Infor depuis exactement deux ans, en ouverture de la conférence européenne « Infor on the Road », qui se tenait à Issy-les-Moulineaux.
La moitié du catalogue accessible dans le cloud
L'offre Infor 10 présentée il y a un an rassemble différents composants partageables en commun par l'ensemble des logiciels de l'éditeur, ERP (LN ex Baan, SyteLine, M3 ex Movex...), CRM (Epiphany), solution EAM pour la gestion des actifs (ex Datastream), etc. Parmi ceux-ci, notamment, l'interface utilisateur, l'espace de collaboration, les outils de BI, l'organisation des données de référence (MDM), la gestion des événements métiers, l'accès aux terminaux mobiles, etc. Infor 10 va maintenant évoluer vers une version 10x, attendue en novembre.
La moitié des applications d'Infor sont d'ores et déjà disponibles dans le cloud, notamment le logiciel d'EAM pour suivre les actifs, mais aussi le CRM, la gestion des frais (Expense Management), certaines fonctions de RH (Workforce Management) et d'ERP, ainsi qu'une offre verticale destinée au secteur hôtelier. Charles Phillips a précisé ce matin que 1 200 clients avaient déjà choisi l'une de ces applications en mode SaaS. Une part en croissance dit-il, mais qui reste malgré tout assez modeste à l'échelle des 70 000 clients que revendique Infor au total.
Plus de 2 000 segments de marchés verticaux
C'est aussi dans le cloud que l'éditeur s'appuie pour faciliter et réduire le coût des mises à jour de ses logiciels sans remettre en cause les adaptations réglementaires propres à chaque pays. Un service baptisé Local.ly annoncé en avril dernier et qui est progressivement mis à disposition. En conclusion de son intervention, Charles Phillips a insisté sur l'aptitude d'Infor à proposer des solutions très ciblées pour des segments de marchés particuliers. Des offres qualifiées de « micro-verticales » qui, a-t-il souligné, distinguent vraiment Infor de ses concurrents. Sur 21 secteurs d'activités, le fournisseur distingue 2 151 segments verticaux. Dans le domaine de l'agroalimentaire, par exemple, il convient de distinguer l'exploitation laitière des brasseurs, des boulangers et de la filière viande, a expliqué par exemple le CEO.
A sa suite, Stephan Scholl, président de la société et ancien CEO de Lawson Software racheté en avril 2011, a indiqué qu'en deux ans, l'éditeur avait gagné 2 500 nouveaux clients. « Nous avons pensé que la crise intervenue en 2008 pouvait constituer pour nous une opportunité face à nos principaux rivaux ». L'un des objectifs d'Infor, dont le chiffre d'affaires (*) est généré pour moitié par la maintenance de sa base installée, est de préserver les investissements réalisés par ses clients en réduisant le coût d'évolution de ses applications. Le dirigeant a notamment donné la parole à trois d'entre eux : Ferrari, TCT Mobile Europe et Zodiac Aerospace.
(*) 2,8 milliards de dollars, dont 35% réalisés en région EMEA / Europe, Moyen-Orient, Afrique.