La mue est presque achevée. Improve, dont le nom était synonyme en l'an 2000 d'une société de services spécialisée dans les technologies Java et Internet, devient de plus en plus un éditeur - d'une sorte un peu particulière. Après des soucis financiers en 2003, l'entreprise est de nouveau sur les rails, et affiche pour son année fiscale 2,837 M€ de chiffre d'affaires pour un effectif de 25 personnes, et un résultat net de 148 K€ - ou, « pour être plus juste, précise son PDG Pierre Dubéry, de 53 K€ avant crédit impôt recherche ». Surtout, l'offre Improve Foundations est devenue mature. Initié notamment par Didier Girard (aujourd'hui chez Sfeir), Stève Sfartz (aujourd'hui chez Microsoft) et David Duquesne (qui continue de porter l'offre), ce socle de développement est désormais appuyé par Atos Origin, et des discussions sont en cours avec Bull et Capgemini. Plus de 60 logiciels et outils Open Source intégrés dans le framework Improve Foundations est né de la volonté de fournir aux développeurs un framework prenant en compte toute la partie technique, en s'appuyant principalement sur des outils Open Source existants - plus de 60 logiciels sont ainsi intégrés. Grâce au socle, le développeur n'a pas besoin d'être un champion de J2EE ou de la persistance de données, et il peut se concentrer sur le code métier. Les premières tentatives de commercialiser la solution n'ont guère été couronnées de succès. Mais le socle est désormais proposé sous forme de souscription, et les entreprises commencent à adhérer au principe, explique David Duquesne : « Elles reconnaissent que l'Open Source est quelque chose de génial, mais qui demande beaucoup de temps, en veille technologique et en compréhension. En outre, cela pose des problèmes d'efficacité des développeurs du client, avec les cobolistes, les débutants ou encore les développeurs en offshore... » Autre bénéfice d'un tel socle : cela permet d'harmoniser les développements entre plusieurs prestataires. La garantie d'un support de 5 ans sur la pénultième version Des clients comme les Galeries Lafayette, Renault, le Régime social des indépendants ou encore Monoprix (qui avait commencé à se constituer son propre socle), sont aujourd'hui convaincus. Lorsqu'elle adhère à la communauté, une entreprise bénéficie du socle technique constitué par Improve ainsi que de son code source, « mais aussi d'une équipe à plein temps pour le gérer », insiste David Duquesne. Et comme tout éditeur proposant de l'Open Source, Improve fournit l'assurance d'un support pérenne : la SSII s'engage sur 5 ans pour la version n-1 de son socle. A terme, les activités de prestation, « qui représentaient il y a 6 ou 7 ans 90% du chiffre d'affaires », note Pierre Dubéry, devraient complètement disparaître - sauf s'il s'agit d'assurer le support de socles techniques. L'édition d'Improve Foundations devient prioritaire. A tel point que Pierre Dubéry entend séparer les deux activités d'Improve, pour leur donner plus d'autonomie. En 2010, il y aura donc d'un côté l'édition de progiciels pour le secteur de la santé (qui constitue aujourd'hui 45% du chiffre d'affaires), et de l'autre l'animation de la communauté Improve Foundations.