Éditeur de logiciels (ERP et CRM) SaaS et on-premise dédiés au monde de la distribution automobile, Imaweb change de nom et devient Nextlane « pour incarner l'innovation technologique dans l'industrie automobile ». Un changement de nom et d’identité est une étape lourde et coûteuse, mais fondamentale pour afficher une ambitieuse stratégie de développement en Europe, nous a indiqué Robert Raiola, CMO de Nextlane, lors d’un point presse à Paris. Précisons que la plateforme logicielle Nextlane, lancée en 2021 par Imaweb, vient interconnecter les différentes solutions aux DMS (combinant ERP et CRM) utilisés dans les concessions. Né de la fusion des Français Datafirst/Car Systems et de l’Espagnol Imaweb avec un berceau en Espagne, mais un cœur désormais en France, Nextlane marque donc un cap pour faire face aux mutations du secteur automobile, nous a expliqué Jean-Louis Baffier, CRO de l’éditeur. L’éditeur qui affiche un chiffre d’affaires de 104 millions d’euros en 2022 avec 850 employés se prépare à l’arrivée de nouveaux acteurs – principalement chinois - dans l’électrique sur le marché automobile européen.
« Quatre points (internalisation, modèle agent, électrification et consolidation) nous ont aidés à définir notre position stratégique dans chaque pays. Nous avons réalisé 14 acquisitions en Europe pour consolider notre présence sur le marché du DMS [Dealer Management System, l’ERP du concessionnaire auto] afin d’être plus forts sur les marchés où nous sommes », a expliqué Julián Ciccalè, CEO de Nextlane. Rappelons qu’un DMS rassemble plusieurs fonctionnalités essentielles pour la bonne marche d’une concession, à savoir : un CRM, un gestionnaire de VN (véhicules neufs) et de VD (véhicules de démonstration), un autre pour la gestion des VO (véhicules d'occasion), un gestionnaire d’atelier et des services associés, un gestionnaire des stocks et une comptabilité (intégrée ou externe). « Nous consolidons comme le font nos clients un peu partout en Europe, même si les marchés sont très différents », a précisé Jean-Louis Baffier. En Suède, par exemple, ce sont les importateurs qui mènent la danse, alors qu’en France le principal concessionnaire est le groupe Emil Frey (266 concessions, 29 marques représentées et 10 villages automobiles).
Bien implanté en Europe, avec une solide base en France et en Espagne, Nextlane entend poursuivre ses acquisition pour se renforcer en Allemagne. (Crédit S.L.)
Pour accompagner ses clients – 60 constructeurs et 9 000 concessions en Europe – Nextlane met en avant trois lignes de produits : DMS (Dealer Management System), DDS (Digital Dealership Solutions) et DOS (Digital OEM Solutions) avec Nextlane Platform pour assurer l’intégration logicielle avec les différents systèmes des constructeurs. L’éditeur propose des API ouvertes et des connecteurs regroupant l’essentiel des éléments nécessaires pour assurer cette intégration et mieux exploiter toutes les données partagées. « Nous faisons le travail pour nos clients, qui sont également confrontés à une problématique d’intégration quand ils rachètent des concessions exploitant différents DMS […] Les ERP sont très stables chez les concessionnaires, ils n’en changent pas tous les jours. Quand un acteur achète des concessions, il les pousse vers son DMS, généralement le nôtre, pour assurer une bonne intégration ».
Parmi les concurrents de Nextlan – CDK Drive, Basis ou ARintelligence - certains travaillent avec les constructeurs, d’autres avec les concessionnaires, Nextlane entend le faire avec les deux. »Il y a par exemple 6/7 DMS en Allemagne, principalement des entreprises familiales, incapables d’accompagner leurs clients à l’international » a indiqué Jean-Louis Baffier. »Le marché du DMS reste très fragmenté avec 3 / 4 fournisseurs en France, 30 en tout en Europe. Nous avons déjà réalisé 14 acquisitions, mais nous regardons encore en Allemagne. Nous cherchons des entreprises innovantes avec une spécification dans l’automobile ». L’éditeur a par exemple introduit de l’IA dans DDS pour automatiser l'estimation d’un véhicule d’occasion dans DDS ((Digital Dealership Solutions) avec une évaluation du coût de la remise en état (en cas de dommages) et calculer au plus juste l’offre de reprise. Nextlane entend également accompagner ses clients qui seront confrontés dans les années qui viennent à une forte baisse des revenus issus de l’entretien des véhicules. Les automobiles électriques exploitent en effet moins de pièces mécaniques - pour le moteur notamment – sujettes à des pannes. « Ces véhicules sont dans l’ensemble plus fiables et les concessions devront mieux gérer la loyauté et la fidélité de leurs clients », a souligné M. Baffier.