IBM a annoncé un plan d’investissement de 4 milliards de dollars destiné à stimuler ses activités dans le cloud, l’analytique, la sécurité ainsi que dans les technologies mobiles. A l'occasion d'une conférence à destination des analystes financiers ce 26 février, la CEO de la firme, Virginia Rometty a indiqué vouloir faire passer ces 4 secteurs de 25 à 40 milliards de dollars en 2018, ce qui représentera 40% des revenus annuels de Big Blue. Cet investissement pourrait permettre de relancer la croissance du groupe qui recherche des moyens d'accroître ses activités après 11 trimestres consécutifs de revenus en baisse. L’an dernier, le chiffre d'affaires d’IBM s’est établi à 93 milliards de dollars, contre un peu plus de 98 milliards de dollars en 2013, en raison de la baisse de certaines de ses activités traditionnelles et de la vente de son entité fabrication de puces à Global Foundries pour 1,3 milliard de dollars, juste après avoir vendu à Lenovo son activité serveurs x86.
« Nous avons restructuré la division matérielle qui représente à présent 10% du chiffre d’affaires de l’entreprise et qui est redevenue rentable », a précisé Virgina Rometty. Bien que le cloud ait apporté de la flexibilité et des nouvelles opportunités à ses clients, cette technologie a représenté un défi considérable pour les fournisseurs de technologie de longue date, dont le chiffre d’affaires principal se situait ailleurs. C’est le cas d’iBM, qui a fait progresser ses services cloud de 60% l'an dernier à 7 milliards de dollars et décidé de nommer un nouveau responsable de son activité cloud, Robert Leblanc.
Un objectif réalisable si les investisseurs lui en laissent le temps
En 2014, les ventes du groupe dans le cloud, l’analytique, la mobilité, le collaboratif et la sécurité ont progressé de 16% pour s’établir à 25 milliards de dollars, soit 27% des revenus du groupe. Sur la mobilité, IBM a établi un partenariat avec Apple et plusieurs autres alliances de ce type sont en cours. Ses investissements antérieurs dans ces domaines clés incluent 26 milliards de dollars dans le big data et l’analytique, 8 milliards de dollars dans le cloud, et 1 milliard de dollars dans son système d’informatique cognitive Watson, a noté Charles King, analyste principal chez Pund-IT. Les 40 Md$ qu’IBM espère engranger de ces 4 Md$ d’investissement (qui ne semblent pas inclure d’acquisitions potentielles) semblent réalisables, selon lui.
Les domaines ciblés sont connus pour être des marchés en croissance sur lesquels IBM dispose ou prévoit de lancer des solutions très différenciées –à l’instar de son offre cloud- ou encore totalement unique, comme Watson, fait remarquer Charles King. Le principal obstacle rencontré est le fait que les investisseurs s’intéressent peu aux objectifs à long terme. « Dans un marché largement tire par les resultats trimestriels et les évaluations à court terme, quatre ans, cela peut sembler une éternité », rappelle-t-il. Mais si les investisseurs accordent à IBM le temps et l’espace dont il a besoin pour mener sa stratégie à bien, « ils devraient être récompensés de leur patience », estime l’analyste.