Débarrassé de sa division serveurs x86, désormais dans le giron de Lenovo, IBM se concentre sur ses Power (AIX, IBM i et Linux for Power) - la plate-forme qui anime également son système cognitif Watson - et propose des versions plus denses pour accueillir des applications lourdes comme les bases de données ainsi que des services web et analytiques. Big blue a en effet conçu ses derniers serveurs Power System E850 pour fournir les performances exigées par les réseaux sociaux, les applications mobiles, les moteurs de recherche et le stockage en ligne qui alimentent les terminaux nomades. Comme ces derniers intègrent moins de puissance de calcul que les traditionnels PC, les entreprises sont amenées à revoir à la hausse leurs capacités de traitement pour satisfaire les utilisateurs.
Les serveurs Power E850 reposent sur des blocs 4 sockets avec 32 puces Power8 cadencées jusqu’à 4,35 GHz (48 cœurs), épaulées par 2 To de RAM, ce qui représente une nette amélioration par rapport aux Power E750 Plus (3,5 GHz et 1 To max). Il dispose de 11 connecteurs PCI-Express 3.0, deux ports Ethernet 10 Gigabit, et 8 emplacements pour disques durs 2,5 pouces et 4 pour SSD 1,8 pouces. Le modèle E880 peut accueillir un cluster de 16 sockets soit 128 processeurs Power8 (192 cœurs) et 16 To de RAM, pour gérer des clouds privés, publics et hybrides, et des applications comme les base de données en mémoire.
Un système PurePower et une baie de stockage XIV Gen 3 aussi annoncés
IBM, qui a vendu sa division System X à Lenovo en septembre dernier, se concentre sur ses serveurs Power, mais c’est du coté des serveurs x86 que la demande progresse alors que les ventes de matériel Unix décroit régulièrement. Des entreprises comme Facebook, Google et Amazon construisent des centres de calcul avec des méga serveurs cloud peu coûteux à base de puces Intel x86, mais ces géants s’intéressent également aux systèmes Power depuis qu’IBM a lancé la Fondation OpenPower, une alliance pour pousser la conception de serveurs à base de puces Power. Parmi les partenaires notables, on peut citer Nvidia, Tyan, Google et Samsung. Big blue espère un effet d’entrainement pour ses systèmes Power - très utilisés aujourd’hui dans les serveurs financiers, le calcul intensif et la haute disponibilité - mais beaucoup moins chez les acteurs du cloud.
Avec l’OpenPower, IBM entend éduquer le marché et conquérir de nouveaux clients pour ses systèmes en attirant les entreprises qui cherchent à combiner applications lourdes et services web sur leurs serveurs. En même temps que ses Power E850, la firme d’Armonk a également annoncé un système intégré PurePower et une baie de stockage XIV Gen 3.