La division Power Systems d’IBM - qui vend des serveurs et des systèmes basés sur l'architecture Power, concurrente de l'architecture x86 d’Intel utilisée dans la plupart des ordinateurs personnels - a été en chute libre pendant un certain temps. Au cours des deux dernières années, la division a affiché des baisses de revenus atteignant parfois 37% à trimestre égal. Ce qui a fait dire à la plupart des observateurs que l’architecture Power avait subi - comme Sparc et, dans une moindre mesure, comme Itanium - l’inexorable succès des serveurs x86.
Cependant, au cours des deux derniers trimestres, la division a réussi à sortir la tête de l’eau, puisque, pour la première fois depuis 2012, ses revenus mesurés en dollars constants ont été positifs. Et ceci, alors qu’IBM livre son architecture sous licence Open Source via la Fondation OpenPower depuis la fin de l’année 2013. Dans une interview accordée jeudi dernier par Doug Balog, le directeur général de la division Power, à Network World pendant le Red Hat Summit de Boston, celui-ci a expliqué que ce changement avait été favorisé par la nécessité de « réaligner Power avec la tendance du marché - le data, le cloud et l’ouverture ». Le directeur général a parlé de « besoin désespéré » de fournir une alternative à Intel sur le marché. « Une seule entreprise domine l’agenda des innovations et toutes celles qui utilisent la même recette ont l’air de proposer un produit plus ou moins équivalent », a-t-il déclaré. « Il y a très peu de différenciation et le produit est banalisé ».
La performance avant tout
Or, selon Doug Balog, les systèmes Power ont des avantages en terme de performances par cœur, de structure pour la mise en cache, et de bande passante pour la mémoire, ce qui en fait une bonne alternative pour les déploiements dans le cloud et les bases de données à grande échelle. Dans le système de tarification par cœur, la différence de performance peut représenter un avantage particulièrement important pour certaines applications, les entreprises pouvant dépenser moins pour bénéficier d’un niveau de performance donné pour leur pile. Toujours selon Doug Balog, le fait que les systèmes Power soient ouverts est une alternative intéressante – en particulier pour les utilisateurs qui veulent savoir en détail comment travaillent leurs processeurs. « La solution d’Intel n’est pas ouverte. On ne peut pas voir ce qui se passe à l'intérieur », a-t-il ajouté. « Le marché veut toujours avoir le choix ».
Cependant, ce que veut aussi le marché, c’est de la performance, et Doug Balog a souligné le rôle important de Power dans le domaine du HPC. En effet, sur les 10 premiers ordinateurs du TOP500 qui classe les ordinateurs les plus puissants du monde, 4 tournent sous Power. IBM espère profiter de cette puissance sur le plan commercial, et le directeur général a insisté sur la forte demande dans ce domaine. « Je n’ai jamais entendu un fournisseur d'applications dire qu’il était d’accord pour réduire ses performances », a-t-il dit.