C’est un scénario de scission à la Hewlett Packard que vient de présenter IBM en annonçant une spin-off de son entité Managed Infrastructure Services qu’il détache de sa division Global Technology Services. L’activité que garde IBM représente 59 Md$ tandis que la partie qui se sépare en restant cotée en bourse, pèse 19 Md$. Le groupe américain explique sa décision par l’accélération de sa stratégie de cloud hybride - s’appuyant en particulier sur la technologie acquise avec la plateforme Red Hat OpenShift - pour accompagner la transformation numérique de ses clients.
C’est ce marché évalué à mille milliards de dollars auquel IBM va entièrement se concentrer, indique son CEO Arvind Krishna. Dans la liste de ses priorités, le dirigeant nommé en janvier dernier avait clairement indiqué qu'il s'engageait à mener deux batailles stratégiques, celle de la transition vers le cloud hybride et celle de l'intelligence artificielle. Le processus de séparation de la branche de services d’infrastructure managés devrait être achevé d’ici la fin de l’année 2021. La société créée est désignée pour l’instant sous le nom de NewCo. Cette scission, dont les coûts devraient avoisiner les 2,5 Md$ selon les indications du CEO, pourrait entraîner des suppressions d’emploi.
Plus d'agilité pour adresser les besoins des clients
« Les besoins d’achat clients pour les applications et les services d’infrastructure sont en train de diverger, tandis que l’adoption de notre plateforme de cloud hybride s’accélère ; c’est le bon moment pour créer deux entreprises leaders concentrées sur ce qu’elles font le mieux », déclare Arvind Krishna dans un communiqué. « IBM va se focaliser sur sa plateforme de cloud hybride ouverte et sur ses capacités en intelligence artificielle. NewCo disposera de davantage d’agilité pour concevoir, exécuter et moderniser l’infrastructure des plus grandes organisations dans le monde. Les deux entreprises se placeront sur des trajectoires de croissance améliorée avec une plus grande aptitude à nouer des partenariats et capturer de nouvelles opportunités, en créant de la valeur pour les clients et pour les parties prenantes ».
IBM va ainsi évoluer d’un groupe réalisant plus de la moitié de son chiffre d’affaires dans les services vers une entreprise dont la valeur résidera dans les logiciels et les solutions et dont plus de la moitié de son portefeuille reposera sur des revenus récurrents.