Le stockage suit aujourd'hui la même voie que l'informatique de type compute, c'est à dire un avenir où tous les systèmes de stockage d'une entreprise pourront être mélangés et gérés comme des pools virtuels. IBM, par exemple, vient de lever le voile sur un portefeuille de produits SDS (Software Defined Storage), une technologie où des fournisseurs établis et des startups bataillent pour imposer leurs solutions. Pour se distinguer de ses concurrents, IBM a choisi de capitaliser sur la notoriété acquise par son grand système Watson en indiquant réexploiter les technologies utilisées pour défier et vaincre deux des plus grands champions américains du jeu TV Jeopardy (Questions pour un Champion en France).
Cette technologie Big Blue, baptisée « Elastic Storage », s'apparente fort à la plate-forme ViPR 2.0 qu'EMC a lancé la semaine dernière à l'occasion de sa convention EMC World 2014. L'idée générale est de pouvoir accéder à tout type de données sur l'ensemble des systèmes de stockage d'une entreprise, et ce, depuis de multiples endroits. Tout comme elle l'a fait avec les serveurs, la virtualisation traite les baies de stockage comme une ressource collective qui peut être divisée en systèmes virtuels en fonction des besoins de l'application.
Multi-tiering dans un environnement hétérogène
Un des avantages clefs d' « Elastic Storage » est qu'elle peut automatiquement déplacer les données les moins utilisées vers les systèmes de stockage les moins couteux, pour laisser les solutions plus rapides et plus coûteuses - telles que la flash - traitées les données les plus demandées. Cette gestion dynamique ou multi-tier, est déjà utilisée par les principaux fournisseurs de système de stockage, mais l'enjeu aujourd'hui est de garantir son fonctionnement dans des environnements hétérogènes. Si la plate-forme ViPR 2.0 d'EMC ambitionne de travailler avec des systèmes fournis par des constructeurs tiers, le constructeur de Boston avance encore timidement et n'a pour l'instant certifié que deux plates-formes, l'une chez HP et l'autre chez NetApp. IBM indique qu'il va travailler avec les produits de toute entreprise. Et ce via les composants Cinder et Swift d'OpenStack, qui permettent aux utilisateurs d'accéder et de gérer des données dans les clouds privés et public, et de travailler avec des outils Hadoop et d'autres API ouvertes. En plus d'être proposé en tant que logiciel, Elastic Storage sera également disponible un peu plus tard cette année en tant que service cloud sur la plate-forme IaaS SoftLayer d'IBM.
Au cours du défi lancé à Jeopardy, le système Watson a chargé 200 millions de pages (soit 5 To de données) en quelques minutes dans sa mémoire grâce à la technologie Elastic Storage, précise IBM. Cette architecture lui permet de travailler avec des milliers de Yottabytes, dont chacun est égal à 1 milliard de pétaoctets.