Si le développement des véhicules électriques arrive doucement, industriels, constructeurs et producteurs d'énergie se posent beaucoup de questions sur la gestion « intelligente » du réseau électrique.  Car les voitures fonctionnant à l'électricité ne se résument pas uniquement à une question de charge de la batterie, cette dernière peut en effet en tant qu'élément de stockage, réinjecter dans le réseau, une partie de l'énergie non consommée. C'est donc l'orchestration de ces problématiques qui a été l'objet d'un débat chez IBM. Le géant de l'informatique est très impliqué depuis plusieurs années dans les réseaux intelligents. Concernant les automobiles électriques, Big Blue participent à plusieurs projets en la matière. Ainsi, le projet Edison, qui a débuté en 2009, prévoit de créer une infrastructure intelligente pour assurer le lien entre le réseau et la voiture.
L'expérience se déroule au Danemark sur l'île de Bronholm, où l'énergie est principalement fournie par des éoliennes. Pour Christian Mottet, directeur technique des solutions Smart grid en France dans la division Energy & Utilities d'IBM, « l'objectif était d'orchestrer le réseau pour à la fois répondre à la demande des utilisateurs en terme d'optimisation pour recharger la voiture et d'utiliser les batteries comme outil de stockage pour l'énergie non utilisée ». Cela nécessite la mise en place de bornes intelligentes, de capteurs au sein du réseau de producteur d'énergie, d'outils pour les utilisateurs pour quantifier leur besoin et de l'intelligence embarquée dans le véhicule, poursuit le responsable.
Le cloud comme lien d'interopérabilité entre les différents mondes
Pour assurer le dialogue entre les différents éléments, IBM a choisi le cloud pour faire le trait d'union. Cette plateforme comprend des ressources de calcul pour traiter les informations avec des algorithmes complexes et des outils analytiques pour s'adapter aux évolutions de plan de charge. Elle est le lieu où plusieurs protocoles dialoguent, ceux du smart grid et ceux dédiés aux mondes des télécoms, ainsi que les différents systèmes d'information des opérateurs et des gestionnaires de réseaux. « Ces tests nous ont permis d'avancer sur l'aspect interopérabilité des différents standards, qui sont nombreux en la matière ». Le traitement dans le cloud des informations doit permettre d'élaborer des plans de recharge alliant efficacité énergétique et tarification adaptée. Il a permis aussi d'intégrer la dimension stockage de l'électricité non-utilisée et de son éventuelle réinjection dans le réseau.
A la suite de cette première expérience, IBM et d'autres partenaires poursuivent ce projet qui devient européen, sous le nom EcoGrid et s'étend à la maison et non plus uniquement au véhicule électrique. Celui-ci se rapproche plus de l'utilisateur avec la création d'une application web, disponible sur PC, smartphone et tablette pour visualiser ses besoins, les tarifs applicables, l'optimisation de certains appareils. Ce projet va reprendre l'architecture intelligente de l'expérience EDISON et va intégrer d'autres éléments comme la prise en compte des changements tarifaires et la disponibilité de l'électricité toutes les 5 minutes. IBM pour cela va fournir les solutions informatiques pour créer la place de marché et prévoir la demande. L'expérimentation va se faire auprès de 2000 résidents et entreprises de l'île danoise de Bornholm.
IBM s'appuie sur les voitures électriques pour travailler sur le smartgrid
Un projet sur les véhicules électriques a permis à Big Blue d'élaborer une plateforme capable de gérer les réseaux énergétiques intelligents. Le cloud et l'analytique sont au menu des expérimentations.