Les prochaines années vont voir plusieurs acteurs de l’IT se battre autour de l’informatique quantique. Parmi eux, IBM se montre très actif et vient de livrer sa feuille de route pour les prochaines années dans ce domaine. Parmi les différents travaux prévus, on retiendra que la firme américaine à l’ambition de développer un processeur baptisé Condor d'une puissance de 1000 qubits.
Actuellement les puces quantiques d’IBM atteignent 65 qubits. L’année prochaine, elle prévoit de passer à 127 qubits et même 433 qubits en 2022. Pour aboutir à ce résultat, IBM travaille sur un système de réfrigération à dilution pour abriter les puces avec une densité plus élevée. Des recherches sont par ailleurs menées pour interconnecter les différentes puces et aboutir à une architecture multi-cœurs similaire à celle des processeurs traditionnels.
Changer de culture et réduire les taux d’erreur
Dario Gil, directeur d’IBM Research, apparente cette quête du quantique au début du marché des semi-conducteurs. « Pour mener à bien une industrie, une des philosophies est de construire une équipe travaillant sur 3 cultures : une culture scientifique, une culture de la feuille de route et enfin une culture de l’agilité ». Il explique que pour atteindre l’ordinateur quantique ultime c’est-à-dire de grande capacité et tolérant aux pannes, IBM aurait pu prendre 2 chemins. Le premier ressemblerait au programme spatial Apollo, dans lequel tout le monde se réunit, travaille sur un problème pendant une décennie et ensuite toutes les pièces s’assemblent pour un moment unique. Un autre chemin consiste à se baser sur la question « que pouvez-vous faire aujourd’hui ? » et y mettre les ressources en mode agile.
Le dirigeant pense que 2023 sera le point d’inflexion pour l’informatique quantique. Au-delà des machines à plus de 1000 qubits, IBM mise beaucoup sur la réduction du taux d’erreur en le faisant passer de 1% aujourd’hui à 0,0001%.