Historiquement orientée sur l'analyse sémantique et l'apprentissage cognitif, la technologie Watson d'IBM créée en 2011 a connu son heure de gloire en réussissant à battre des humains à la finale du célèbre jeu télévisé Jeopardy. Après plusieurs milliards de dollars investis depuis 2014 et la création d'une division spécifique pour vendre des services IA aux entreprises, la mayonnaise a bien eu du mal à prendre, débouchant sur la vente de l'activité Watson Health et celle liée à la météorologie ou encore des déboires judiciaires. Mais IBM semble bien décidé à prendre sa revanche en faisant renaître sa technologie Watson à l'occasion de sa conférence annuelle Think.
« Avec le développement des modèles dits de fondation, l'IA pour les entreprises est plus puissante que jamais », a indiqué Arvind Krishna, CEO d'IBM. « Ces modèles rendent le déploiement de l'IA beaucoup plus évolutif, abordable et efficace. Nous avons conçu Watsonx pour répondre aux besoins des entreprises, afin que les clients puissent être plus que de simples utilisateurs, ils peuvent devenir des acteurs de l'IA. Avec Watsonx, les clients peuvent rapidement former et déployer des capacités d'IA personnalisées dans l'ensemble de leur entreprise, tout en conservant le contrôle total de leurs données ».
Une collection de grands modèles de langage pour Watsonx.ai
La dernière plateforme de big blue s'articule autour de trois composants : Watsonx.ai, data et governance. Les deux premiers modules seront disponibles pour tout le monde en juillet 2023 tandis que le dernier le sera en fin d'année. Watson.ai. propose différents modèles dit de fondation, d'outils d'entraînement et de paramétrage pour gérer l'ensemble du cycle de vie des données et de l'IA, depuis la préparation des données jusqu'au développement, au déploiement et à la surveillance des modèles. Les utilisateurs accèdent aux modèles de base d'IBM sélectionnés et entraînés employant un vaste ensemble de données d'entreprise sélectionnées adossé à des capacités de filtrage, de nettoyage et de lignage de données pour retrouver comment ces dernières ont pu être collectées, utilisées et transformées.
« Ces modèles sont formés non seulement sur le langage, mais aussi sur une variété de modalités, y compris le code, les données chronologiques, tabulaires, géospatiales et les data sur les événements informatiques. Un premier ensemble de modèles de base sera mis à la disposition de certains clients en version bêta », précise IBM. Parmi les exemples de catégories de modèles on trouve : fm.code (pour générer automatiquement du code pour les développeurs par le biais d'une interface en langage naturel pour accroître la productivité des développeurs et automatiser de nombreuses tâches informatiques, fm.NLP (une collection de grands modèles de langage ou LLM pour des domaines spécifiques ou sectoriels utilisant des données conservées dont les biais peuvent être atténués plus facilement et rapidement personnalisables). Ou encore fm.geospatial s'appuyant sur des données climatiques et de télédétection pour aider les entreprises à comprendre et planifier l'évolution des catastrophes naturelles, la biodiversité, l'utilisation des sols... IBM prévoit par ailleurs d'intégrer les modèles de base de watsonx.ai dans tous ses principaux produits Watson incluant Code Assistant, AIOps Insights, Assistant et Orchestrate ainsi qu'Environmental Intelligence Suite.
Un dernier GPU taillé pour l'IA dans IBM Cloud
Le second composant, Watsonx.data donne la possibilité aux entreprises de se connecter rapidement aux données issues des traitements IA, les fiabiliser et réduire les coûts liés aux entrepôts de données de moitié selon le fournisseur. « Optimisé pour toutes les charges de travail de données, d'analyse et d'IA, Watsonx.data combine la flexibilité d'un data lake avec la performance d'un data warehouse, aidant les entreprises à mettre à l'échelle l'analyse de données et l'IA partout où leurs données résident », explique IBM. Enfin, le dernier module Watsonx.governance va fournir des mécanismes pour détecter de manière proactive les biais et les dérives des modèles IA ainsi que les risques associés en termes d'atteinte à la vie privée.
Pami les autres annonces faites lors de son événement Think, big blue a aussi indiqué l'arrivée d'une prochaine génération de GPU taillés pour les besoins IA accessibles via ses instances IBM Cloud, la constitution d'un centre de compétences de 1 000 experts en IA générative ainsi qu'un calculateur de mesure de l'empreinte carbone du cloud.