Le fameux supercalculateur Watson d'IBM, qui avait battu l'an dernier les deux meilleurs concurrents humains du jeu Jeopardy!, pourrait donner naissance à des versions clouds. Dans un chat sur Twitter, des responsables d'IBM ont évoqué son avenir. « IBM va travailler avec ses clients pour définir le cadre dans lequel ces déploiements pourraient avoir lieu, avec pour objectif d'installer #IBMWatson dans le cloud privé et hybride », pouvait-on lire sur le compte IBMWatson de Twitter, géré par deux collaborateurs de la firme.
Des clones de Watson commencent déjà à faire leur apparition sur le marché. L'an dernier, Big Blue avait signé un premier contrat avec la mutuelle de santé WellPoint pour utiliser la technologie de Watson dans un contexte commercial, avec comme condition de faire tourner le supercalculteur dans un environnement hébergé IBM, et non sur site. Cette semaine, les responsables d'IBM ont signé un « accord de principe » avec Citigroup pour voir comment Watson pourrait être utilisé dans le secteur des services financiers. Le constructeur a laissé entendre que son supercalculateur pourrait y trouver de nombreux usages. IBM pourrait même utiliser plus tard son offre SmartCloud pour déployer Watson.
« #IBMWatson pourrait être utile dans le cloud, pour traiter et analyser de grosses quantités de données et répondre à des besoins particuliers », ont répondu les animateurs pendant le 'chat'. Le framework de Watson oblige les utilisateurs à faire entrer les données dans l'ordinateur pour qu'elles soient ensuite analysées. Ce transfert pourrait très bien être réalisé dans le cloud, comme l'a suggéré IBM. « Une autre configuration possible serait d'héberger le moteur de Questions-Réponses d'#IBMWatson dans le cloud et de laisser les données propriétaires sur site », a tweeté le constructeur.
Un modèle Watson « as a service »
Le framework de calcul ne sera disponible que sous forme aaS « as-a-service», a indiqué IBM, qui a même utilisé le terme de « WaaS », c'est à dire « Watson-as-a-Service ». « IBM est définitivement en train de lancer la commercialisation du supercalculateur », a déclaré Adrian Bowles, analyste indépendant qui suit le marché du logiciel et le secteur des bases relationnelles. Celui-ci a également travaillé avec IBM sur le projet Watson. « Quand on pense à Watson, on imagine un ensemble de racks d'ordinateurs assemblés pour concourir au Jeopardy! », a t-il déclaré. « Mais Watson est le résultat d'une combinaison de hardware et de software qui peut être adaptée et optimisée pour différentes applications et charges de travail ». Adrian Bowles ajoute que « pour que Watson travaille efficacement, il doit absorber un volume important de données dans son système informatique. Cela demande une bonne formation de la part du client. »
Dans un blog où il évoque l'accord passé avec Citigroup, Manoj Saxena, directeur général de Watson Solutions for IBM, a rappelé que les supercalculateurs avaient la capacité de mener une conversation par écrit, de demander aux utilisateurs plus d'informations et de motiver ses recommandations. Par exemple, le DG a expliqué que, dans le secteur financier, Watson pourrait utiliser les communiqués de presse, les blogs, les fils de discussion de Twitter et les résultats financiers pour « fournir un panorama complet sur un client et un point de vue motivé sur de nombreuses décisions que les banques ont à prendre ». Selon lui, Watson pourrait aussi aider les agents chargés de traiter les demandes de crédits à vérifier la solvabilité d'un demandeur, ou à identifier d'éventuels fraudeurs. Watson pourrait également conseiller les vendeurs à réaliser des échéanciers pour leurs clients sur la base d'éléments financiers et de leur activité bancaire antérieure, en intégrant des statistiques réalisées sur des profils similaires.