A sa conférence InterConnect de Las Vegas (19-23 mars) cette semaine, IBM a annoncé des nouvelles fonctions pour ses service cloud open source de Blockchain. Objectif : étendre la technologie de base de données distribuée à base de Bitcoin à de plus larges marchés, incluant l'industrie des services financiers. Blockchain est une base de données distribuée qui maintient un nombre croissant d'enregistrements pouvant être vérifiés en utilisant des techniques de hash. Les vendeurs comme IBM et Microsoft essaient de les commercialiser en proposant aux clients une plateforme pour héberger leurs propres implémentations. Les analystes font savoir que ce type de marché est juste émergent.
IBM supporte les implémentations Blockchain depuis plus d'un an - y compris dans la banque et la santé - mais cette semaine la société a annoncé une version beta 1.0 de son service qui est basé sur le projet open source de la fondation Linux, Hyperledger Fabric, et disponible sans surprise sur son cloud Bluemix. D'après big blue, Hyperledger peut traiter jusqu'à 1 000 transactions par seconde. Au rang des nouveautés dans cette version 1.0, on trouve des séries d'outils qui d'après IBM vont faciliter la gestion des implémentations Blockchain. Cela inclut des règles pour les administrateurs encadrant l'installation des réseaux Blockchain, l'assignation des rôles avec une meilleure visibilité, et la gestion des projet en améliorant la gouvernance
Des décalages entre les POC et les projets en production
Big blue lance également Fabric Composer, une plateforme pour fabriquer des API qui s'intègrent avec le service hébergé de Blockchain. L'idée est qu'IBM pourrait héberger l'infrastructure cloud et sécurisée sur lesquelles les implémentations Blockchain tourneraient. Selon l'analyste Martha Bennett de Forrester, il s'agit là d'étapes significatives concernant l'ajout de fonctionnalités d'entreprises à cette technologie, même « s'il reste encore de nombreuses étapes à franchir ». En dépit du buzz entourant Blockchain, le directeur de recherche du Gartner Rajesh Kandaswamy a indiqué que le marché est toujours dans sa phase émergente. « C'est vraiment un marché intéressant car il est à très fort potentiel », a-t-il indiqué. « Dans le même temps, il y a ce décalage entre les projets en test et à l'état de POC et ce qui va rentrer en production. »
Parmi les caractéristiques des implémentations Blockchain, on trouve par exemple l’écriture unique empêchant l’enregistrement dans la base de données sans possibilité de modification, une architecture distribuée ou encore la réplication sur de multiples localisations, sans compter un chiffrement au travers d'une infrastructure de clé publique/privé et une technique de hash. Cette dernière est particulièrement importante car chaque transaction individuelle est découpée dans la chaine et chaque bloc contient un morceau d'une transaction et à partir du moment où quelqu'un essaie de changer une transaction, n'importe qui ayant accès à la chaine peut immédiatement voir qu'elle a été altérée car il n'y a plus de correspondance de hash.
D'après le Gartner, la technologie Blockchain pourrait permettre de produire 176 milliards de dollars de valeur ajoutée business d'ici 2025 dans des domaines variés : services financiers, gestion de la chaine logistique, santé, industrie...