IBM dope sa profitabilité au T3
IBM détonne à l'heure où les géants Yahoo et Intel affichent un bénéfice en berne en publiant une croissance galopante de son résultat net. Et ce malgré des revenus en progression molle. Ce succès ne doit pas cacher pour autant des difficultés toujours présentes dans les services.
Les géants de l'IT affichent les tendances de l'automne cette semaine en publiant leurs résultats trimestriels. Si Yahoo, Intel ou Motorola n'affichent pas une franche et bonne santé, il en va différemment pour IBM. Big Blue enregistre en effet une hausse, certes modérée, de son chiffre d'affaires et une forte croissance de son bénéfice. Le groupe a donc su, sans voir le produit de ses ventes véritablement exploser, tirer le meilleur de ses activités. Il faut sûrement y voir les fruits du plan de restructuration initié en 2005, censé concentrer les efforts sur les services et les segments les plus profitables. C'est du moins l'opinion de Mark Loughridge, le capitaine du navire, qui voit dans son bâtiment une entreprise équilibrée et ne dépendant d'aucun de ses c?urs d'activité.
Au cours de la période, les revenus du groupe atteignent 22,6 Md$, en hausse de 5,1%, et le bénéfice bondit de 46,5%, à 2,2 Md$. Ces deux valeurs sont supérieures au consensus des analystes. Un bon point pour IBM : la croissance de l'activité se retrouve dans toutes les régions, l'Asie-Pacifique dépassant les autres avec une progression de 6%. En Europe, les principaux pays affichent également un chiffre d'affaires en hausse, à l'exception de l'Allemagne où il recule pour le deuxième trimestre consécutif.
L'activité matérielle réalise une honnête performance, avec 5,6 Md$ de revenus, soit 9% de plus qu'il y a un an. Mais, comme au trimestre précédent, il faut noter des succès disparates dans le domaine du hardware. Ainsi, c'est la ruée vers les gammes de serveurs System z (+25%) et System p Unix (+10%), mais la série i est en nette difficulté (-22%) en raison, explique le groupe, de problèmes dans la chaîne d'approvisionnement. D'un trimestre à l'autre, les mêmes causes semblent donc provoquer les mêmes effets.
Du côté des logiciels, c'est sans ambiguïté possible le middleware (+12%, à 3,4 Md$) qui a le vent en poupe, dopé lui-même par Webpshere (+30%) et Tivoli (+44%). Comme au T2, les bonnes performances du middleware compensent largement le recul des systèmes d'exploitation. Leurs revenus baissent de 6% sur un an, à 552 M$. Le chiffre d'affaires de l'ensemble de la branche logiciel atteint 4,4 Md$ et croît de 9%.
Les services toujours à la peine
Enfin, les services continuent à représenter plus de la moitié des ventes du groupe (12 Md$), mais constituent parallèlement l'activité qui progresse le plus lentement, à seulement +2,7%. Les services "ne sont toujours pas au niveau", a commenté le PDG, qui devra poursuivre plus avant la réorganisation entreprise pour assurer un rythme de croissance élevé à l'activité la plus rentable. Selon le groupe, les domaines dans lesquels les offres ont d'ores et déjà été redéfinies, comme l'intégration, montrent des signes d'amélioration. Reste ce chiffre inquiétant : au cours des trois derniers mois, le montant des signatures de contrats à long terme a reculé de 15%. Le groupe se veut rassurant en affirmant que la conclusion de ces engagements devrait intervenir dans le courant du quatrième trimestre.
Rappelons-le, Big Blue ne veut pas mettre tous ses ?ufs dans le même panier. En d'autres termes, si la remis sur pied des services bénéficie d'une attention particulière, cela ne se fait pas au détriment des investissements dans les autres secteurs d'activités. En témoigne la frénésie d'achats à laquelle le groupe s'est adonné au cours des derniers mois sur le terrain des logiciels. IBM a ainsi mis la main sur FileNet (gestion de contenu), MRO (gestion d'actifs), ISS (gestion de sécurité) et Webify (SOA), signant un chèque global de plus de 3,5 Md$.