Pour étoffer les fonctionnalités de sa plate-forme de machine learning Watson, IBM rachète la start-up AlchemyAPI, qui propose des outils capables de collecter et d’analyser rapidement des données non structurées pour les grandes entreprises, les éditeurs de sites Web et les annonceurs. Selon le cabinet de conseil Deloitte, l’informatique cognitive générera un chiffre d’affaires de 50 milliards de dollars ces prochaines années sur le seul sol américain.
Big blue veut ainsi renforcer les services développés autour de sa technologie d’apprentissage machine Watson, qui peut passer au crible d'énormes quantités de données afin de répondre finement à des questions orales. La firme d’Armonk s’efforce de construire un écosystème développeur autour de Watson, afin qu'ils puissent utiliser la technologie dans leurs propres applications. Et comme les outils d’AlchemyAPI ont déjà été utilisés par 40 000 développeurs, la base de Watson va considérablement s’élargir même si le transfert ne sera pas automatique. « AlchemyAPI possède une communauté de développeurs et d’utilisateurs particulièrement conséquente », a déclaré Steve Gold, vice-président en charge de l’activité Watson chez IBM.
Classement des concepts dans un texte
Le site de la start-up fournit un exemple de la façon dont son service peut analyser un article de presse pour générer une classification des concepts, ainsi qu’un résumé avec des détails pertinents comme le nom de l'auteur et la source de la publication. Un autre service de AlchemyAPI permet de reconnaître des objets dans des images et des vidéos, ce qui pourrait être utile pour des tâches telles que la reconnaissance de visages. Si les services d’AlchemyAPI peuvent travailler dans huit langues différentes (anglais, français, allemand, italien, portugais, russe, espagnol et suédois), toutes les fonctionnalités ne sont pas disponibles. La taxonomie n’est pas encore opérationnelle en français par exemple. IBM, qui a récemment conclu un partenariat avec le fournisseur de télécommunications Softbank pour adapter Watson à la langue japonaise, compte bien étendre la portée linguistique de son système cognitif.
Les outils d’AlchemyAPI seront associés à Watson Developer Cloud, qui offre un ensemble de services à destination des applications connectées au réseau. Les développeurs peuvent accéder à ces capacités depuis la plate-forme de services IBM Bluemix. Signalons encore que, le mois dernier, big blue a ajouté cinq services au portefeuille Watson : parole-texte, texte-parole et des fonctions de reconnaissance visuelle. Aujourd’hui plus de 7000 applications tierces utilisent les services de développement reposant sur Watson.
Microsoft développe également un système cognitif
IBM n’est toutefois pas la seule entreprise informatique à proposer des technologies d'apprentissage machine automatique basées sur le cloud. Le mois dernier, Microsoft a également lancé un service d'apprentissage machine reposant sur son cloud Azure. AlchemyAPI est toutefois la deuxième acquisition d'IBM dans ce domaine après celle de Cognea l'année dernière, une start-up spécialisée dans l'intelligence artificielle qui propose des assistants virtuels pour smartphones.
Fondée en 2005 et basée à Denver, AlchemyAPI emploie aujourd’hui 18 employés à temps plein. Ses clients comprennent la société d'édition Hearst et l’agence d’images Shutterstock. IBM n'a pas divulgué le prix de cette acquisition.