Le groupe chinois Huawei contre-attaque à la suite des restrictions imposées par le Congrès américain sur l’achat de ses équipements informatiques par l’administration US. Comme on le prévoyait, il a annoncé ce matin qu’il portait plainte auprès d’une cour fédérale au Texas pour restrictions de vente inconstitutionnelles. Le géant chinois des télécommunications met en cause la section 889 du NDAA (National Defense Authorization Act), loi d’autorisation de la Défense nationale, qui a été signée par le président Donald Trump en août 2018 et qui interdit aux agences fédérales américaines d’acheter les équipements et services de Huawei. Ce dernier est soupçonné d’installer dans ses matériels des portes dérobées qui pourraient être utilisées à des fins de cyberespionnage.
« Le Congrès des Etats-Unis a échoué à maintes reprises à produire la moindre preuve pour étayer ses restrictions sur les produits Huawei », déclare dans un communiqué Guo Ping, chairman par rotation de Huawei. « Cette interdiction est non seulement illégale, mais elle empêche également Huawei de livrer une concurrence loyale, en nuisant finalement aux consommateurs américains. Nous attendons avec impatience le verdict du tribunal et nous espérons qu'il bénéficiera à la fois à Huawei et au peuple américain », conclut le dirigeant chinois.
Une confrontation engagée début 2018
L’action en justice intentée aujourd’hui par le groupe chinois est le dernier événement en date de la confrontation qui oppose la Chine et les Etats-Unis depuis plus d’un an sur plusieurs terrains. Fin janvier, la justice américaine a inculpé le géant des télécoms et sa directrice financière pour fraude bancaire dans le cadre de transactions commerciales en Iran et de vol de secrets.
Il y a un an, en février 2018, les dirigeants des trois plus importants services de renseignements américains, le FBI, la CIA et la NSA, avaient commencé à refuser l’achat de mobiles Huawei. La tension est montée progressivement jusqu’à la décision de Donald Trump d'interdire l'achat de matériels Huawei. Ces derniers mois, les autorités de différents pays se sont également inquiétées que les équipements du groupe chinois puissent comporter des portes dérobées et cet automne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle Zélande envisageaient une mise au ban des solutions de télécommunications de Huawei et d’autres industriels chinois dans le déploiement de leurs prochains réseaux 5G.
Huawei n'est pas le seul constructeur chinois à pâtir de cette méfiance, ZTE est également concerné par la restriction imposée aux administrations américaines.