Hewlett Packard Enterprise rachète SGI, fournisseur de serveurs haute performance, pour 275 millions de dollars avec l’objectif de booster de façon significative ses capacités d’analyse des big data et HPC (high performance computing). C’est la dernière surprise en date de l’évolution de HPE, le groupe dirigé par Meg Whitman qui ne cesse de se transformer de façon significative depuis l’an dernier et la décision prise de scinder l'entreprise en deux. Annoncé hier, le rachat de SGI s’inscrit dans l’objectif de HPE d’étendre ses solutions analytiques. Cela renforcera aussi son activité HPC, un domaine sur lequel la firme de Palo Alto est déjà très présente et qui continue à croître sur le marché des serveurs.
SGI compte environ 1 100 collaborateurs au niveau mondial. Ses résultats financiers communiqués hier pour son année fiscale 2016 font apparaître une perte nette de 11 M$ pour un chiffre d’affaires de 533 M$. « Non seulement l’acquisition de SGI va renforcer la position de HPE dans le segment en pleine croissance de l’analyse des big data, mais il étendra aussi notre présence sur les marchés HPE verticaux », ce qui inclut les administrations, les sciences de la vie, l’éducation supérieure et la recherche, l’industrie de fabrication et les supercalculateurs, a confirmé Antonio Neri, dirigeant de la division Enterprise Group de HPE. En particulier, la technologie haute performance d’analyse en mémoire de SGI va renforcer la position de HPE sur le marché des serveurs HPC.
Silicon Graphics, créé en 1982, racheté en 2009 par Rackable
SGI a une longue et tempétueuse histoire qui remonte à 1982. La société a été fondée par Jim Clark, qui par la suite a lancé Netscape (éditeur d’un des premiers navigateurs web). Dénommée au départ Silicon Graphics, elle a été rebaptisée à la suite de sa mise en faillite et de son rachat par Rackable Systems en 2009. HPE de son côté doit relever le défi de sa propre scission d’avec son ancienne activité PC et imprimantes qui évolue aujourd’hui de façon indépendante sous le nom de HP Inc. Comme d’autres entreprises possédant un héritage technologique, HPE se démène pour s’adapter au nouveau modèle économique de l’informatique cloud. Depuis le début de l’année, la firme a fermé son service de cloud public et annoncé qu’il revendait la majorité de son activité services IT en créant une co-entreprise avec CSC. Ces dernières semaines, il a également annoncé le départ de plusieurs de ses dirigeants, parmi son encadrement de haut niveau.
Ce n’est pas la première fois que HPE et SGI unissent leurs forces : le système d’interconnexion à haut débit Numalink de SGI est utilisé dans les serveurs Integrity de HPE. Il reste à voir si l’acquisition d’un acteur de renom tel que SGI pourra apporter à HPE le coup d’accélération dont il a besoin.