Un responsable de Hewlett-Packard a déclaré il y a quelques jours que le constructeur avait programmé pour 2015 la sortie de ses premiers systèmes Nonstop basés sur des serveurs x86. C'est une étape importante pour HP et pour tous les clients qui voudront rejoindre Nonstop pour échapper à Itanium, qu'Intel semble tirer vers sa fin.
La plate-forme Nonstop existe depuis des décennies. Elle est utilisée par les banques, les opérateurs télécom et les entreprises qui sont prêtes à payer plus cher pour sa fiabilité. L'an dernier, HP avait laissé entendre qu'il pourrait développer des versions x86 de Nonstop pour permettre aux clients de se libérer d'Itanium, sans préciser à quel moment il livrerait ces systèmes. « HP progresse bien et nous pensons que les premiers systèmes x86 seront prêts en 2015 », a déclaré dans une interview Jeff Kyle, directeur responsable des produits serveurs d'entreprise, de HP. « Il y a quelques années, quand HP avait décidé de remplacer son processeur PA-RISC par de l'Itanium, nous avions limité l'usage de composants propriétaires, et Nonstop était de fait moins dépendant de l'architecture processeur sous-jacente, ce qui rend l'évolution actuelle plus simple », a-t-il ajouté.
Portage de l'OS Nonstop, de la base SQL MX et de Pathway
L'opération reste toutefois conséquente. Elle implique non seulement le portage de l'OS Nonstop, mais aussi celui de la base de données SQL MX de HP et celui du serveur d'application Pathway. « Les partenaires ont commencé à tester des applications et des outils sur le nouveau matériel », a encore déclaré Jeff Kyle. HP promet à ses clients Nonstop actuels « une compatibilité totale des applications » avec la nouvelle plate-forme. Pour l'instant, le constructeur n'a pas dit comment il comptait obtenir ce résultat, mais il devrait donner davantage de détails sur la question au cours de l'année.
Pendant ce temps, HP travaille à faire évoluer sa plateforme. La semaine dernière, le constructeur a mis sur le marché deux systèmes d'entrée de gamme N2300 et N2400 construits autour des processeurs Itanium 9500 « Poulson » d'Intel. Ses précédentes solutions d'entrée de gamme étaient basées sur d'anciennes puces 9300 Tukwila. « Les nouveaux systèmes ont des vitesses d'horloge plus élevées et permettent de gagner jusqu'à 30 % en performance sur certaines applications », a affirmé le responsable des serveurs d'entreprise. HP a également fait passer l'empreinte mémoire par noeud de 32 à 48 Go.
Un produit plus performant pour le même prix
Le constructeur n'a pas communiqué de prix pour ses systèmes, mais Jeff Kyle a précisé qu'ils seraient du même ordre que ceux des versions précédentes. « Le prix ne va pas baisser, mais nous fournirons un produit plus performant à un même niveau de prix », a-t-il déclaré. HP a déjà réduit le prix d'entrée de CloudSystem Matrix, son bundle logiciel-matériel pour déployer des infrastructures en tant que service dans les clouds publics ou privés. Désormais, les clients qui utilisent des serveurs blade Integrity avec ce produit peuvent démarrer avec une licence bi-socket, au lieu du minimum de huit sockets imposé auparavant. HP espère ainsi attirer plus de clients vers son système. « Nous avons pensé que le point d'entrée était un obstacle, et c'est ce que les clients nous ont confirmé », a déclaré Jeff Kyle.
HP a également livré une mise à jour de son système d'exploitation Unix, HP-UX 11iv3. La mise à jour de mars 2014 permet de migrer des applications sans interruption depuis les serveurs blades Integrity i2, qui tournent avec les puces Tukwila, vers les serveurs blades Integrity i4, qui tournent sous Poulson. « Il est désormais possible de migrer les charges de travail de i2 à i4 sans temps d'arrêt », a affirmé le directeur.
Le constructeur a également profité de la mise à jour de Poulson pour apporter d'autres améliorations. Il est notamment possible de doubler la taille des machines virtuelles tournant sur le système d'exploitation. La semaine dernière, IBM et Oracle avaient devancé HP en effectuant des mises à jour comparables. Les trois entreprises font évoluer leurs plates-formes Unix pour ralentir l'hémorragie de clients qui s'orientent vers des hardwares standards x86 moins chers et de plus en plus compétitifs.