"Comment adresser les agences délocalisées, tout en gardant la même puissance qu'une salle des marchés?" C'est ainsi qu'Eric Jeanmougin, directeur WorkStation EMEA chez HP, présente le premier poste de travail lame du constructeur et également du marché. Etiquetée xw25p, la HP ProLiant WorkStation pose le concept d'une station de travail en lame accessible de façon déportée. Le projet voit le jour après une phase pilote d'un an "pour valider que les technologies soient en adéquation avec les besoins de clients", commente Eric Jeanmougin. Concrètement, la station de travail en lame repose sur le principe de dissocier la partie stockage, administration et applicative - insérés côté serveur sur une lame - , de leur contre-partie visualisation et manipulation - positionnée sur le poste client et représentée par les écrans (jusqu'à quatre), la souris et enfin le clavier. La liaison étant réalisée par le réseau de l'entreprise. La solution est notamment une alternative aux technologies de d'épart d'écran façon Citrix ou aux solutions de virtualisation de PC, telle que VDI de VMware. L'une des nouveautés de cette station est qu'elle s'insère dans l'infrastructure de châssis Bladesystem d'HP et que les pilotes de déport d'écran développés par la société sont censés permettre à des utilisateurs avancés, utilisant notamment la vidéo et la 3D, d'utiliser la station de travail à distance dans des conditions de performances acceptables. Pour cela, HP adosse son architecture sur un logiciel maison baptisé Remote Graphic Software (RGS), qui code et compresse les écrans graphiques (représentant les données) pour les "pousser" vers le poste client. Les actions réalisées depuis le poste client subissent également le même sort, pour être envoyées vers la lame. "Tout transite par le réseau et rien n'est stocké sur le poste client, commente Eric Jeanmougin, et ce, sans dégradation et sans aucune latence dans le traitement". Rejetant ainsi toute comparaison avec le client léger: "le poste de travail lame n'est pas multi-utilisateur. [Avec le système lame] Je garde mon environnement et je le délocalise dans un datacenter sans dégradation. Ce qui n'est pas le cas dans un environnement client/serveur. Il s'agit davantage d'une technologie complémentaire." Mobilité géographique et sécurité Assurément, l'architecture autour de la station de travail en lame adresse davantage les (très) grands comptes. HP met notamment en avant son positionnement pour les salles de marché, "un secteur qui a fait germer le projet", à travers un vaste déploiement de 255 postes chez la banque anglaise Lloyd. Outre la centralisation de l'administration bien connue avec les systèmes Blade, le poste de travail en lame se destine notamment aux entreprises délocalisées, disposant d'agences géographiquement clairsemées. Mais le principe doit également répondre aux problématiques de sécurité et de continuité d'activité, car "soit il permet le remplacement rapide d'une lame défectueuse, soit il autorise, notamment lors de déplacements, la poursuite de calcul côté serveur, sans y être connecté côté client". Enfin, il déplace le problème de dégagements de chaleur et de bruit, depuis le bureau vers la salle des machines, où il peut être alors traité. Et il peut également être utilisé comme outil de connectivité multi-sites et de travail collaboratif. Reste son prix. HP ne cache pas que l'ensemble représente un surcoût par rapport à un parc classique de postes de travail. " Entre 40% et 60%, précise Eric Jeanmougin, mais il offre un ROI (Return On Investment) bien plus intéressant".