La Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi) a présenté, son bilan 2011 en matière de lutte contre le téléchargement illégal. Il en ressort une baisse sensible de l'audience des sites proposant des liens vers des contenus illicites ainsi qu'une forte dissuasion liée à la politique de riposte graduée mise en place par l'Hadopi.
Baisse de l'audience des sites de téléchargement illicite
Depuis le lancement de la riposte graduée à l'été 2010, l'Hadopi se satisfait de la baisse de l'offre illicite. De janvier à décembre 2011, elle note par exemple une chute de l'audience des sites proposant des liens vers des fichiers et des applications P2P d'environ 17%, selon Nielsen.
Dans le rapport rendu public par l'Hadopi, Peer Media Technologies mesure une baisse d'environ 43% des mises à disposition illicites d'oeuvres soumises au droit d'auteur sur les réseaux P2P en France en 2011. Selon cette même source, en décembre 2011, la France ne représente plus que 4,5% de l'ensemble de l'offre illégale, contre 6,2% en début d'année. De son côté, l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA) constate une baisse d'environ 66% des mises en ligne de films sur les réseaux P2P en 2011.
Sur la même période, l'audience cumulée des quatre principaux écosystèmes P2P (μTorrent, BitTorrent, eMule et LimeWire) connaît lui aussi une érosion, estimée à 29% selon cette fois-ci Médiamétrie/NetRatings.
Une offre légale de plus en plus populaire
En ce qui concerne la riposte graduée, qui consiste en deux courriers d'avertissement avant une éventuelle suspension de l'abonnement à internet, semble dissuasif puisque 95% des personnes ayant reçu une première recommandation par e-mail ne se voient pas reprocher de nouveau comportement illicite.
L'audience des 47 plateformes labellisées « Promotion des usages responsables » (PUR) a augmenté de 20% en un an. Beezik, Spotify ou encore Qobuz font partie des services ayant gagné le plus d'audience selon les mesures de Médiametrie/NetRatings.
Toutes ces données ont été arrêtées au 31 décembre 2011. Il est par conséquent encore trop tôt pour évaluer les conséquences de la fermeture de Megaupload, le 19 janvier dernier. L'Hadopi n'exclut pas un report de certains adeptes du téléchargement direct vers le P2P suite à cette décision.