Williams Martini Racing, c’est un budget annuel de 142 millions d’euros en 2015 pour la Formule 1- contre 453 pour Mercedes et 372 pour Ferrari - avec 650 personnes engagées dans quatre activités principales : Formule 1, Héritage (entretien et restauration de formule 1 anciennes), Conference Center (événementiel) et Advanced Engineering (développement de solutions pour le marché automobile). Si une centaine d’ingénieurs travaillent pour l’entité Advance Engineering - avec notamment des collaborations avec Aston Martin pour un véhicule électrique, Nismo la division performance de Nissan ou encore Jaguar pour la supercar C-X75) - une vingtaine est entièrement focalisée sur la partie services IT.
Engagé en GP2, Peter Lynn participe aux développements des monoplaces en tant que pilote d'essai. Ici au coté de Graeme Hackland.
Graeme Hackland, auparavant CIO de Lotus F1 Team, est arrivé IT Manager chez Williams en janvier 2014 pour optimiser le travail entre les ingénieurs sur les circuits et ceux restés au siège de l’écurie de formule. « Nous avons des ingénieurs à l’usine capable de travailler efficacement avec les équipes sur le circuit. Ils peuvent apporter leur expertise sur toutes les épreuves ». BT Global Service assure bien sur la partie télécommunication pour l’écurie Williams mais également pour toutes les épreuves organisées par la FIA avec deux liens réseau sur chaque grand prix. « Le nombre d’employés est en effet limité sur les circuits et une bonne partie de l’équipe technique reste sur le campus de Grove pour analyser les données remontées en temps réel grâce aux 200 capteurs qui équipent les voitures. 60 à 80 Go de données sont désormais récupéré pendant les courses auxquels j’ajoute 60 Go de vidéo HD, alors que dans les années 90, les données recueillies pouvaient tenir sur une disquette », nous a indiqué le CIO de Williams. « Et cela grossit tous les ans ».
Hadoop encore peu présent
Un camion aménagé avec des ingénieurs devant des écrans est également présent sur toutes les courses pour analyser en temps réel les données télémétriques afin d’aider les pilotes à gérer au mieux leur course. Questionnés sur l’utilisation d’une plate-forme Hadoop pour stocker et gérer ces données, le CIO botte en touche en indiquant que certaines équipes expliquent travailler avec Hadoop mais que ce n’est pas vraiment le cas. « Je ne le crois tout simplement pas. Nous grandissons dans ce domaine et nous réfléchissons sur le sujet avec notre partenaire Avanade […] la technologie est importante mais nous nous focalisons sur ce qui doit être fait afin que l’équipe puisse gagner et nous allons chercher toute la technologie nécessaire.
Le musée de Williams F1 à Grove rassemble toutes les monoplaces de l'écurie qui a gagné 7 championnats du monde pilotes et 9 titres comme constructeur.
Avec les nouvelles règles édictées par la FIA les séances de tests et de roulage ont considérablement diminué en Formule 1. L’accumulation des données sur les épreuves permet de travailler avec un simulateur très sophistiqué. « Le simulateur permet également de régler les voitures pour chaque circuit. Pour le Grand Prix de Mexico, une nouvelle étape dans le calendrier, nous avons fait des simulations et intégrer ces données aux voitures pour les rendre plus efficaces sur un circuit où elles n’avaient jamais tourné. Et quand vous faites rouler les voitures le vendredi, les données recueillies permettent d’adapter la voiture selon les préférences de chaque pilote. Les tests sont aujourd’hui très importants ». En un an, l’équipe a ainsi réussi a gagné deux secondes au tour sur le circuit de Singapour.
Le cloud pour les prochains services IT
Interrogé sur l’usage du cloud pour éviter de transporter des batteries de serveurs, Graeme Hackland avoue y penser sérieusement. « Cela va venir, afin de bénéficier de capacité supplémentaire sur les circuits. Nous devons transporter tous les équipements d’un circuit à un autre et le cloud pourrait nous aider à travailler différemment. Nous commencerons avec un cloud hybride, je pense », a précisé le CIO. Au siège de l’écurie, les salariés travaillent déjà avec Office 365 et Skype for Business. « Pour tous les nouveaux projets informatique à Grove, nous essayons d’être cloud first avec BT et Avanade, nos deux partenaires et sponsors ».