Google veut faire collaborer les gens dans une «wave»
Après deux ans de travail, Google a dévoilé Wave, un ambitieux programme de collaboration en ligne empruntant à ses divers outils (courriel, messagerie instantanée, gestion de photos, partage de documents...). Lars Rasmussen, co-fondateur du projet, l'a présenté lors de la conférence I/O de Google, en expliquant que le plus gros challenge serait de faire comprendre l'intérêt de Wave aux utilisateurs. C'est pourquoi, dit-il, Google a choisi d'informer en premier lieu les développeurs, et de discuter avec eux, plusieurs mois avant de donner un accès au public.
Du côté professionnel, Google Wave empiète évidemment sur les plates-bandes de Microsoft, Lotus (IBM), Adobe et consorts, en proposant des services similaires par le biais d'un navigateur. Lars Rasmussen explique son invention sur le blog de Google : « Une vague est à parts égales un document et une conversation, où les gens peuvent communiquer et travailler ensemble sur des textes à la mise en page riche, des photos, des vidéos, des cartes, et plus encore. Voilà comment cela fonctionne : dans Google Wave, vous créez une vague et y ajoutez des gens. Chacun peut éditer du texte, des photos, des gadgets, ou encore des flux de données d'autres sources du Web. Ils peuvent insérer une réponse ou éditer la vague directement. C'est de l'édition de texte simultanée : vous pouvez voir sur votre écran ce que tapent vos collaborateurs dans votre vague quasiment instantanément. Ce qui signifie que Google Wave est aussi bien calibré pour les messages rapides que pour le contenu persistant ; il s'agit aussi bien de collaboration que de communication. Vous pouvez aussi rembobiner la vague et voir comment elle a évolué. »
Un mode de communication plus innovant que Gmail
Ken Dulaney, analyste de Gartner qui a assisté à Google I/O, se dit très impressionné par le projet : « C'est l'un des meilleurs concepts que j'ai vus ces cinq dernières années. » Il s'attend à ce que les utilisateurs de Gmail, le service de courriel en ligne gratuit de Google, migrent vers ce nouveau service, dans la mesure où il s'agit pour lui d'une évolution significative de la façon dont on peut communiquer sur Internet. De fait, Lars Rasmussen cherche à abolir les habitudes de mimétisme qui ont été prises jusque-là (en remplaçant le courrier par le courriel, le téléphone par la messagerie instantanée avec ajout éventuel de l'audio et de la vidéo), en faveur d'un mode de communication entièrement neuf, sans aucune racine dans le monde réel. Néanmoins, il lui faudra parvenir à améliorer sensiblement la façon dont les applications Google gèrent aujourd'hui la collaboration en temps réel. Sur Google Docs, c'est une catastrophe.
Pour l'aspect graphique, Google Wave s'appuie sur HTML 5 et sur son outil d'applications Internet riches (RIA), GWT (Google Web Toolkit), qui permet de développer en Java des services avec des interfaces Ajax. Un des objectifs est en effet de simplifier le développement de solutions capables de s'intégrer dans Wave, et la population de développeurs Java est ainsi directement concernée. En outre, le code source de Wave sera publié en Open Source.