Google va débourser 1,16 milliard de dollars pour louer à la Nasa son site aéroportuaire Moffett Federal Airfield. Situé dans la Silicon Valley, celui-ci est également connu sous le nom de « Moffet Field ». Le groupe californien l'utilisait déjà comme base pour ses jets privés, par le biais de la société H211, contrôlée par ses trois principaux dirigeants, Larry Page (CEO et co-fondateur de Google), Sergey Brin (co-fondateur) et Eric Schmidt (président). Il va désormais le louer pour une 1ère période de 60 ans, via sa filiale Planetary Ventures, avec en premier lieu l'objectif de rénover et d'utiliser l'historique Hangar One. Ce dernier a été construit pendant la grande dépression des années trente. Avant d'être utilisé et détenu par la Nasa, le site était une base militaire aéronavale. Il a d'abord abrité des dirigeables, pendant la seconde guerre mondiale, puis des activités de R&D, d'assemblage et de test dans les domaines de l'exploration spatiale, de l'aviation, des robots astro-mobiles (rovers) et autres technologies émergentes, a indiqué la Nasa en début de semaine. Son emprise au sol couvre 32 000 m2, l'ensemble du site s'étendant sur plus de 400 hectares.
Le site aéroportuaire Moffett Federal Airfield de la Nasa. Au premier plan, les deux pistes d'atterrissage, sur la gauche le Hangar 1, sur la droite, les hangars 2 et 3. (source Ikluft / agrandir)
Le Moffet Field est situé entre la ville de Mountain View, où se trouve le siège de Google, et Sunnyvale, au sud de la baie de San Francisco. Il comporte deux autres hangars, un immeuble pour coordonner les opérations aériennes de l'aérodrome, deux pistes d'atterrissage et un parcours de golf privé. « Alors que la Nasa étend sa présence dans l'espace, elle fait des efforts pour réduire son empreinte sur terre », a commenté dans un communiqué l'ancien astronaute Charles Bolden, actuel administrateur de la Nasa. « Nous voulons investir l'argent des contribuables dans la découverte scientifique, le développement technologique et l'exploration spatiale, pas dans l'entretien d'infrastructures dont nous n'avons plus besoin. Moffett Field joue un rôle important dans la baie et le site est bien placé pour continuer à le faire par le biais de cet accord de location ».
Une économie de 6,3 M$ par an pour la Nasa
En  louant le Moffett Field, l'agence spatiale américaine espère réaliser une économie d'environ 6,3 M$ par an sur sa maintenance et ses coûts opérationnels, sans compter les 1,16 Md$ de location que versera Google sur la durée initiale du bail de 60 ans. La Nasa et les services généraux américains (GSA) ont décidé d'accorder ce bail à Planetary Ventures après avoir examiné plusieurs candidatures, ont-ils indiqué. Les négociations autour de la location ont ensuite démarré en février dernier.
« Hangar One » est un site bien connu et un repère important dans la Silicon Valley, rappelle Dan Tangherlini, administrateur de la GSA, en mentionnant l'intérêt de l'opération avec Google pour la communauté environnante. Planetary Ventures compte investir plus de 200 M$ d'améliorations sur le site, en engageant une rénovation du Hangar One en accord avec les standards des domaines historiques, en réhabilitant également les Hangars Two & Three et en créant un cadre où recevoir le public pour qu'il puisse découvrir le lieu et le rôle de la technologie dans l'histoire de la Silicon Valley. L'aérodrome continuera à être utilisé pour des vols privés et publics. Pour Google, ce projet de rénovation remonte au moins à 2011.
Un choix de bail critiqué par Consumer Watchdog
Certaines critiques se sont élevées contre le choix de Google comme occupant du site. Consumer Watchdog, une association de défense des consommateurs et des contribuables, qui compte parmi les détracteurs de longue date du groupe californien, estime que cela donne à la société un contrôle « sans précédent sur un équipement fédéral qu'il pourra dès lors utiliser comme son propre terrain de jeu ».
Google a en effet communiqué son intention de tester ses voitures sans chauffeur à Moffett, ce qui lui permettra de se soustraire aux lois californiennes qui demandent que de tels véhicules disposent d'un conducteur capable d'en prendre le contrôle, a notamment rappelé Consumer Watchdog. Google n'a pas commenté le propos.Â