En avril 2010, James Gosling a quitté Oracle, quelques mois à la suite du rachat de Sun Microsystems, société au sein de laquelle il avait créé Java, langage désormais omniprésent dans le monde du développement. Bien qu'il soit resté dans les premiers temps assez vague sur les raisons de son départ, l'ancien collaborateur de Sun a expliqué ensuite à eWeek que parmi ses griefs figuraient une rémunération rognée (suppression notamment du bonus annuel lié aux performances de la société) et une rétraction de son pouvoir d'influence chez Oracle par rapport à ce qu'il avait expérimenté dans la société dirigée par Jonathan Schwartz.
Logique de vouloir s'attacher une telle personnalité
James Gosling chez Google alors que ce dernier est attaqué par Oracle pour violation de brevets et de copyright liés à Java au profit du système d'exploitation mobile Android. Une question, parmi d'autres, qui a fait monter les tensions ces derniers temps dans la communauté Java. « Les développeurs ne savent pas quels sont les prochains contrôles qu'Oracle va essayer de leur imposer », confirme Michael Coté, analyste du cabinet Redmonk. « Il est difficile pour de nombreux développeurs Java de ressentir de la sympathie pour autre chose qu'un Java très, très ouvert, alors que le langage a été versé dans l'Open Source voici de nombreuses années ».
Il est logique de la part de Google de vouloir s'attacher les services d'une personnalité aussi importante que James Gosling, ayant un tel historique. « Google a embauché quelques-uns des principaux leaders du monde Java, tant d'un point de vue intellectuel que technique », rappelle Michael Coté. Les avoir dans ses équipes et, qui plus est, les faire travailler sur Java, va certainement donner plus de voix à Google dans cette communauté. » Sans compter que James Gosling est « sans conteste un bon codeur et une légende dans ce domaine », ajoute l'analyste. C'est exactement le genre de personnes que Google aime attirer pour faire bourgeonner d'autres innovations ».
Illustration : James Gosling sur JavaOne 2008 (crédit : IDGNS)