Google a finalement répondu aux accusations antitrust intentées contre elle par la Commission européenne sur la façon dont la firme présente ses résultats de recherche. Et sa réponse pugnace laisse clairement entrevoir une longue bataille juridique entre l'entreprise californienne et l'organisme de réglementation. Au printemps dernier, l'UE avait accusé Google d’étouffer la concurrence et de nuire aux consommateurs en favorisant ses services de comparaison de prix sur ceux de ses rivaux. En cas de condamnation, Google encoure des amendes de plusieurs milliards d'euros.
Mais la firme de Mountain View a réfuté ces allégations, considérant comme « sans fondements » les préoccupations de la Commission. La compagnie a déclaré que ses services augmentent en fait le choix pour les consommateurs européens. Google a en outre déclaré que l'UE n'a pas suffisamment justifié ses charges, et n’a pas indiqué dans quel cadre légal elle intentait ses accusations. En particulier, les charges de l'UE ne tiennent pas compte de la hausse continue des services commerciaux comme Amazon et eBay, selon Kent Walker, vice-président et avocat général de Google, dans un billet de blog.
Une autre enquête antitrust concernant Android
La Commission Européenne va examiner très attentivement la réponse de Google avant de prendre toute décision sur la façon de procéder, a déclaré son porte-parole Ricardo Cardoso. La Commission a demandé à Google d’afficher les publicités poussées par d’autres compagnies sans mettre en avant ses propres réclames sur les pages affichant les résultats de son moteur de recherche, a déclaré la firme de Mountain View. Cette dernière considère cette requête comme problématique, puisqu’elle nuirait à la qualité et la pertinence de ses résultats.
Si la Commission ne constate finalement aucune évolution chez Google, les sanctions pourraient inclure des amendes allant jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires annuel. La Commission a également ouvert une enquête antitrust séparée concernant le système d'exploitation mobile Android de Google. Cette enquête étudie dans quelle mesure La firme californienne pourrait abuser de sa position dominante, entre autres facteurs, afin d’obliger les fabricants de smartphones à associer les services de Google avec le système d’exploitation open source. Le service juridique de la société n'a pas encore répondu à cette seconde requête.