Hier, sur la keynote de sa conférence I/O, qui se tient actuellement à Mountain View jusqu'au 20 mai, Google a présenté les principales nouveautés d'Android N, prochaine version de son système d’exploitation mobile. Nombre de ces évolutions étaient déjà connues - multi-fenêtrage, système de notification avancée, mode veille rénové - puisqu’une bêta de l’OS est déjà disponible depuis mars pour les développeurs. Google a également évoqué les mises à jour d'Android Wear, son OS pour montres connectées. La version 2.0 améliore les fonctions de suivi d’activités sportives et recourt à l'apprentissage machine pour générer des réponses aux messages.
Pour les plus audacieux, une nouvelle build d’Android N vient d'être mise à disposition. Les utilisateurs de Nexus 5X, 6, 6P ou de Pixel C pourront la récupérer en ligne dans le cadre du programme bêta. Comme toute build, celle-ci est potentiellement instable. Ceux qui souhaiteraient la tester le font à leurs risques et périls et si l’on ne veut pas regretter de l’avoir installée, il vaut peut-être mieux ne pas se montrer trop impatient de la découvrir, même si Google la dit relativement stable. A chaque nouvelle version, l’un des exercices habituels consiste à deviner le nom retenu par Google à partir de son incrémentation alphabétique : J, K, L, M ayant donné Jelly Bean, KitKat, Lollipop et Marshmallow. Pour le N, la recherche semble plus ardue que d’habitude, s’est amusé David Burke, responsable de l’ingénierie d’Android. Cette fois, le fournisseur a donc décidé de recueillir les avis des utilisateurs. En cette année du « N », chacun peut y aller de ses idées en se rendant à cette adresse. La disponibilité de l'OS est prévue pour le 3ème trimestre.
Performance, sécurité et productivité : Les 3 axes d'évolution d'Android N
Android N évolue principalement dans trois catégories : la performance, la sécurité et la productivité comme l'ont montré les préversions mises à la disposition des développeurs. Pour plus d'efficacité, le bouton affichant la liste des apps les plus récemment utilisées n’affichera que les sept dernières au lieu d’une liste sans fin et c’est amplement suffisant pour la plupart des utilisateurs, a constaté Google. Ce bouton possède maintenant d’une fonction Quick Switch pour retourner sur la précédente app utilisée, ce qui permet de passer rapidement d’une app à l’autre. Sur I/O, Google a également montré le multifenêtrage qui divise l’écran sur les téléphones et les tablettes, ainsi que le mode image par image sur Android TV et la fonctionnalité de notification qui permet de répondre dans la même fenêtre. Android N supporte les émoticônes Unicode 9 qui apportent une plus grande diversité de smileys. A ce sujet, Google a précisé qu’il participait activement à la prochaine génération qui proposera davantage d’images de femmes en situation professionnelle.
Au chapitre des performances, Android N supporte l’API graphique ouverte Vulkan exploitée sur les postes fixes, alternative à DirectX 12 succédant à Open GL. Le nouveau compilateur JIT permettra d’installer les apps 75% plus vite et réduira de moitié la taille du code, diminuant d’autant l’espace stockage requis. Enfin, du point de vue de la sécurité, Android N va se mettre à jour sans intervention de l’utilisateur, en téléchargeant les modifications en arrière-plan. Quant au chiffrement, il se fera au niveau du fichier plutôt qu’au niveau bloc ce qui évitera à l’utilisateur de saisir son mot de passe au démarrage du terminal.
Android Wear répond aux messages suivant le contexte
Concernant les évolutions d’Android Wear, l’OS pour objets et vêtements connectés, la version 2.0 pourra lancer automatiquement une app du genre de Strava lorsqu’elle détectera que l’utilisateur a commencé une activité sportive, ce qui dispensera celui-ci d’avoir à activer son app. Google s’est aussi penché sur la façon dont la Watch d’Apple présente les données des apps, en permettant aux développeurs d’afficher sur la montre les informations des applications les plus utilisées.
Les fonctions de communication bénéficient d’un clavier redessiné, du support de la reconnaissance d’écriture et de capacités de suggestions de réponses basées sur de l’apprentissage machine et tenant compte du contexte de la conversation. Toutes ces fonctions montrées hier sur I/O pourraient attirer vers les montres connectées des utilisateurs jusqu’à présent réticents. Les développeurs pourront aussi créer des apps indépendantes automatiquement reliées au cloud (via Bluetooth, Wi-Fi ou liaison cellulaire) dès lors qu’une connexion sera disponible.